Billetterie

L’Amérique de Sydney Pollack



Aff Pollack OkC’est le réalisateur de l’Americana et du grand romanesque hollywoodien, héritier à la fois du lyrisme de l’âge d’or et de la rupture qu’impose, au tournant des années 1970, le Nouvel Hollywood. Les plus grands acteurs, de Jane Fonda (Prix Lumière 2018) à Meryl Streep, Tom Cruise ou son ami Robert Redford qu’il a dirigé sept fois, sont passés devant sa caméra. Profondément politiques et ancrés dans le réel – à l’image de ses contemporains Mike Nichols, Robert Altman, Sidney Lumet ou Jerry Schatzberg – les films de Sydney Pollack reflètent les obsessions américaines de la seconde partie du XXe siècle : la société du spectacle, l’immersion du politique dans toutes les strates de la vie quotidienne et le romantisme à l’épreuve de la modernité. Loin du manichéisme, il déclarait : « Je n’aime pas orienter la pensée du spectateur et mes personnages sont plein d’incertitudes. » Voyage dans la carrière d’un des derniers géants du cinéma américain, auteur d’une œuvre inclassable, qui a touché tous les genres, et fut jalonnée de chefs-d’œuvre, de récompenses et d’Oscars. Et pour l’occasion, des restaurations inédites de Warner, Paramount et Wild Side.

 

 

Il reste l’un des derniers géants du cinéma américain, dont il a traversé un demi-siècle, lui permettant d’être au carrefour de tous les courants : après avoir rêvé d’une carrière d’acteur (qu’il reprendra, ici ou là, chez Kubrick ou Woody Allen), Sydney Pollack (1934 – 2008) devient metteur en scène grâce à l’appui de Burt Lancaster, rencontré sur un plateau (qui lui demandera, plus tard, de diriger le doublage du Guépard !). Il commence à la télévision, puis passe au grand écran avec un (excellent) film de commande : 30 minutes de sursis (1965), avec Sydney Poitier et Anne Bancroft. Il y montre, déjà, son sens exceptionnel de la direction d’acteurs, qui sera l’un de ses grands atouts.

Il touchera à tous les genres, western, film de guerre, épopée romantique. Au tournant des années 70, ses films se rapprochent de ceux du « Nouvel Hollywood », moins pour leur audaces formelles – Pollack est peut-être le dernier des classiques – que pour leur obstination à fouiller l’envers du rêve américain, comme les poignants marathons de danse de On achève bien les chevaux (1969). Ils plongent souvent dans le passé (la sombre période du MacCarthysme dans Nos plus belles années, 1973) pour mieux saisir le présent, montrer le doute qui saisit l’Amérique de la guerre du Vietnam et du Watergate : Pollack signe notamment Les Trois jours du Condor (1974), magnifique archétype du « thriller paranoïaque » comme l’époque en produit.

Il y dirige Robert Redford, son acteur fétiche : les deux hommes travailleront ensemble à sept reprises, jusqu’au mythique Out of Africa (1985), qui vaudra à Pollack un Oscar comme réalisateur et un autre comme producteur. Burt Lancaster, Jane Fonda, Al Pacino, Sally Field, Paul Newman, Robert Mitchum, Tom Cruise, Nicole Kidman, la liste est longue des stars qui ont eu plaisir à travailler sous sa direction – la collaboration avec Dustin Hoffman sur Tootsie (1982) fut plus compliquée, même si le résultat ne s’en ressent pas. C’est via son amour des acteurs, l’envie de leur offrir des rôles « bigger than life » que Pollack est attiré par le grand romanesque, riche en émotion, dressant volontiers des ponts entre le cinéma hollywoodien d’hier et celui d’aujourd’hui.

Il y a dans ses films, toujours portés par des scénarios écrits au cordeau (auquel il collabore parfois sans jamais être crédité), une rigueur quasi-géométrique, qui explique peut-être sa dernière réalisation, Esquisses de Frank Gehry (2005), documentaire sur le célèbre architecte. Et, aussi, une immense modestie : « Très peu de films sont des œuvres d'art, disait-il, disons simplement qu’ils sont des fragments de culture populaire. Parfois, très rarement, par accident, un film devient une œuvre d'art. Mais l’aventure ne commence jamais comme ça. Peut-être dans l'esprit des réalisateurs, mais du point de vue du studio, ce sont des produits. » Des « produits » qu’il a su fabriquer à la perfection.

 



Trente minutes de sursis (The Slender Thread, 1965, 1h38)
Alan Newell (Sidney Poitier), bénévole au sein d’un centre d’appels d’urgence, reçoit l’appel d’une femme (Anne Bancroft) qui, désespérée, a absorbé une dose mortelle de somnifères… Pour son premier long métrage, Sydney Pollack signe un film qui mêle intrigue psychologique et action policière.
Institut Lumière sa 9 17h15 | Comœdia lu 11 14h | Pathé Bellecour me 13 10h45 | UGC Astoria ve 15 17h30

Propriété interdite (This Property is Condemned, 1966, 1h50)
1930. Owen, agent des chemins de fer, est envoyé dans le Mississippi pour fermer une large partie des activités et licencier du personnel. Il fait la rencontre d’Alva (Natalie Wood)… Un film qui marquera le début d’une longue collaboration entre Pollack et Robert Redford, son acteur fétiche.
Cinéma Opéra di 10 16h30 | UGC Confluence ma 12 14h30 | Vénissieux me 13 20h | Comœdia ve 15 11h15 | Pathé Bellecour sa 16 13h45

Les Chasseurs de scalps (The Scalphunters, 1968, 1h43)
1850, dans les Rocheuses. Le trappeur Joe Bass fait la rencontre d’Indiens qui lui proposent un marché de dupes : ses peaux contre un esclave… Un trappeur, un Noir, des Indiens, une ancienne prostituée : un film insolite qui casse les codes du western.
Cinéma Opéra lu 11 21h45 | UGC Confluence je 14 21h45 | Lumière Terreaux sa 16 14h30

On achève bien les chevaux (They Shoot Horses, Don’t They?, 1969, 2h09)
En pleine dépression économique, les marathons de danse ont un succès retentissant. Robert et Gloria dansent à en perdre la raison… Un film bouleversant (dont la séquence du marathon est filmée en temps réel), adaptation coup de poing du roman d’Horace McCoy.
Villa Lumière sa 9 19h15 | Comœdia ma 12 10h45 | Institut Lumière me 13 21h45 | Pathé Bellecour di 17 17h15

Un château en enfer (Castle Keep, 1969, 1h47)
Hiver 1944. Les Allemands préparent une contre-offensive dans les Ardennes belges. Huit soldats américains s’installent chez le comte de Maldorais (Jean-Pierre Aumont)... Unique film de guerre dans la carrière de Sydney Pollack, adapté du roman de William Eastlake.
UGC Confluence ma 12 20h45 | Villa Lumière me 13 14h15 | Cinéma Opéra sa 16 17h

Jeremiah Johnson (1972, 1h48)
XIXe siècle. Lassé du monde des hommes, Jeremiah Johnson (Robert Redford), ancien soldat, décide de tout quitter et de vivre en solitaire dans les Rocheuses… Véritable fable sur la civilisation, dans les fascinants paysages de l’Utah.
UGC Confluence di 10 14h | Sainte-Foy-lès-Lyon ma 12 20h | Pathé Bellecour je 14 20h | Comœdia ve 15 14h15 | CinéDuchère sa 16 20h30 | Institut Lumière di 17 19h30

Nos plus belles années (The Way We Were, 1973, 1h58)
Printemps 1937. Katie Morosky (Barbra
Streisand), étudiante militante, fait la rencontre de Hubbell Gardiner (Robert Redford), charmeur désinvolte… De nombreuses fois récompensé, Sydney Pollack confirme son statut de grand réalisateur du Nouvel Hollywood.
Écully lu 11 20h | Villa Lumière ma 12 16h | Pathé Bellecour me 13 22h | UGC Confluence je 14 14h45 | UGC Astoria sa 16 17h15

Yakuza (The Yakuza, 1974, 1h52, int –12 ans)
George Tanner dont la fille a été enlevée par des gangsters japonais, demande de l’aide à son ami Harry Kilmer qui connait le Japon et le syndicat du crime… Entre le film noir et le western, deux monstres sacrés se font face, Robert Mitchum et Ken Takakura, surnommé le “Eastwood japonais”.
Comœdia di 10 21h15 | Lumière Terreaux lu 11 21h45 | Pathé Bellecour ma 12 19h15 | UGC Confluence ve 15 22h

Les Trois jours du Condor (Three Days of the Condor, 1975, 1h57)
Travaillant pour la CIA, Joseph Turner (Robert Redford) trouve un jour ses collègues assassinés. Une course contre la montre s’engage afin de démasquer leurs meurtriers... Un monument du thriller paranoïaque avec Faye Dunaway, Max von Sydow.
UGC Astoria di 10 17h45 | UGC Confluence lu 11 17h | Cinéma St-Denis ma 12 20h30 | Caluire je 14 20h30 | Pathé Bellecour ve 15 18h45 | Cinéma Opéra di 17 17h

Bobby Deerfield (1977, 2h04, en VOI)
Dans une clinique suisse, le champion de Formule 1 Bobby Deerfield rend visite à un collègue accidenté. Il rencontre une étrange jeune femme, Lilian qui va le bousculer dans ses certitudes… Un mélodrame personnel et intime porté par les talents d’Al Pacino et de Marthe Keller.
Villa Lumière je 14 21h45 | Lumière Bellecour sa 16 20h30

Le Cavalier électrique (The Electric Horseman, 1979, 2h01)
Sonny Steele, ex-champion de rodéo, est réduit à vanter les mérites de céréales pour gagner sa vie. Un jour, il s’enfuit avec un étalon. Hallie Martin, journaliste sentant le scoop, part à sa recherche… Une fable écologique et politique interprétée par Robert Redford et Jane Fonda.
UGC Confluence di 10 21h30 | UGC Astoria lu 11 20h | UGC Confluence me 13 11h

Absence de malice (Absence of Malice, 1981, 1h56)
Enquêtant sur une affaire d’enlèvement, le FBI compromet un innocent pour obtenir sa collaboration tout en manipulant une jeune reporter à l’affût d’un scoop… Un thriller qui interroge les deux piliers de la démocratie américaine : la liberté de la presse et le droit à l’information.
Institut Lumière di 17 10h30

Tootsie (1982, 1h56)
Suite à plusieurs échecs professionnels, un acteur décide de se travestir afin de décrocher un rôle féminin dans une série à succès... Film aux multiples récompenses, avec Jessica Lange et Dustin Hoffman, éblouissant.
Rillieux di 10 15h | Lumière Bellecour lu 11 20h30 | Pathé Vaise ve 15 20h30 | Comœdia sa 16 10h45 | Pathé Bellecour di 17 14h30

Out of Africa (1985, 2h41)
Kenya, 1914. Karen (Meryl Streep), jeune Danoise délaissée par son mari, tombe sous le charme de Denys (Robert Redford), chasseur farouchement épris de liberté… Film récompensé par sept Oscars. Michel Boujut : « Élans de cœur, hymne à la beauté et à l’innocence, exotisme, métaphysique, Out of Africa brasse et embrasse toutes les composantes du matériau cinématographique, en un film qui résume tous les films. »
Pathé Bellecour di 10 15h | UGC Astoria ma 12 19h | Décines je 14 20h | UGC Cité Internationale sa 16 20h30 | UGC Confluence di 17 14h15

Esquisses de Frank Gehry (Sketches of Frank Gehry, 2006, 1h23)
Rencontre entre deux créateurs du XXe siècle. Le cinéaste mêle essai biographique et conversation avec l’architecte star, Frank Gehry, qui a élevé l’architecture moderne au rang de geste artistique...
Lumière Bellecour ma 12 20h30


Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox