1930, Texas. Dove Linkhorn (Laurence Harvey), se retrouve seul après la mort de son père. Il décide de partir à la recherche de son amour perdu, Hallie (Capucine), qui se trouve peut-être à la Nouvelle-Orléans. En chemin, il rencontre une jeune femme, Kitty Twist (Jane Fonda) : ils feront la route ensemble.
Le nom d’Edward Dmytryk, cinéaste américain d’origine canadienne, est indissociable de la terrible chasse aux sorcières, menée par la Commission des activités anti-américaines, que connut Hollywood après la guerre. Il était l’un des deux réalisateurs parmi le groupe des « Dix d’Hollywood », inculpés en 1947 et condamnés en 1950. Après avoir purgé une peine de six mois de prison, il renia publiquement le Parti communiste et livra des noms à la Commission. Comme évoqué par Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon (50 ans de cinéma américain, Omnibus), ces noms étaient déjà connus des inspecteurs, la dénonciation était alors symbolique. Cependant, on peut considérer cet épisode comme un tournant dans sa carrière : avant, des films modestes mais personnels et ambitieux (Feux croisés, 1947) ; après, des productions importantes où le savoir-faire technique prend le pas sur la créativité (Ouragan sur le Caine, 1954).
Adapté du roman éponyme de Nelson Algren (dédié à Simone de Beauvoir avec qui l’auteur a nourri une relation passionnée), Walk on the Wild Side reçut un accueil critique mitigé. Le film décrit les pérégrinations de Dove, un jeune homme un peu candide, qui échoue dans les bordels de la Nouvelle-Orléans à la recherche de celle qu’il aime, mais aussi d’un impossible bonheur. Dans cette Amérique de la Dépression, les tenanciers de la "Maison de poupée" ne sont pas prêts à laisser partir Hallie, leur plus bel ornement mais aussi leur meilleur gagne-pain.
Pour certains, Walk on the Wild Side est un mélodrame, avec tout ce que le terme peut évoquer de péjoratif ; pour Françoise Giroud, c’est un « sous-produit bâtard de Faulkner ». Tous reconnaissent par contre l’excellent travail de Saul Bass sur le générique du film, éblouissant. Pourtant, il se dégage de Walk on the Wild Side une ambiance assez particulière, qui séduisit le critique Marcel Martin. « Cela donne un film assez étonnant, qui dégage un fumet de pourriture mais qui comporte de superbes moments troubles et inquiétants qui sont très personnels à l’auteur de L’Homme à l’affût et qu’on trouve dans ses "petits" films (qui sont ses meilleurs) et non pas dans ses grandes machines du genre Bal des maudits. Bref, vous voilà prévenus, n’allez voir ce film que si vous ne détestez pas ce qui est un peu faisandé et un peu fou et si vous avez aimé The Sniper. » (Cinéma 62 n°67, juin 1962)
Walk on the Wild Side
États-Unis, 1962, 1h54, noir et blanc, format 1.85
Réalisation Edward Dmytryk
Scénario John Fante, Edmund Morris, d’après le roman éponymede Nelson Algren
Photo Joe MacDonald
Musique Elmer Bernstein
Montage Harry Gerstad
Décors William Kiernan
Costumes Charles LeMaire
Production Charles K. Feldman, Famous Artists Productions
Interprètes Laurence Harvey (Dove Linkhorn), Capucine (Hallie), Jane Fonda (Kitty Twist), Anne Baxter (Teresina Vidaverri), Barbara Stanwyck (Jo Courtney), Joanna Moore (Miss Precious), Richard Rust (Oliver), Karl Svenson (Schmidt), Donald Barry (Dockery), Juanita Moore (Mamma)
Sortie aux États-Unis : 21 février 1962 (Première à New York)
Sortie en France : 27 avril 1962
DCP VOSTF restauré en 4K, fabriqué spécialement pour le festival par Wild Side, dans le cadre de la sortie le 17 novembre 2021 d’un beau coffret Blu-ray.
Distributeur : Park Circus
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