À la suite de son internement, Vincent Van Gogh (Jacques Dutronc) s'installe à Auvers-sur-Oise, chez le docteur Gachet (Gérard Séty), amateur d'art et protecteur des peintres. Entre les relations conflictuelles qu'il entretient avec son frère Theo (Bernard Le Coq) et sa santé mentale vacillante, Van Gogh poursuit son travail. Il devient l'amant de Marguerite (Alexandra London), la fille de son hôte, mais celle-ci comprend vite qu'il ne l'aime pas et que seul son art compte pour lui.
Dixième et avant-dernier long métrage de Maurice Pialat, Van Gogh est bien loin du biopic que Vincente Minnelli ou Robert Altman ont pu réaliser sur le même sujet. Dès la préparation de son nouveau projet, le cinéaste annonce « L’homme que je vais filmer ne sait pas qu’il est Van Gogh, et il ne sait pas qu’il va mourir ». Il est ainsi hors de question de filmer des tournesols ou une oreille coupée. Pialat dépeint les derniers jours d’un artiste, loin de la figure mythique qu’on connaît, et restitue une impression sensible de l’époque. Peintre avant de devenir cinéaste, Pialat réalise une œuvre physique, sensuelle, où la matière est palpable.
Fruit d’un tournage très conflictuel, où les membres de l’équipe technique, notamment les directeurs de la photographie, n’ont cessé de se succéder face à la terrible exigence du cinéaste, Van Gogh est un film bouleversant, où cohabitent violence et douceur. Jacques Dutronc, qui recevra en 1992 le César du meilleur acteur pour ce rôle, est saisissant de vérité.
« C’est ainsi que de la vie de Van Gogh, ce fleuve tumultueux, le film ne prend en compte que les derniers moments. Que de sa peinture, il ne retient que quelques gestes, une main, celle de Pialat, traçant un trait de bleu sur la toile-écran, la réalisation du portrait d’une jeune bourgeoise au piano, l’exécution en plein champ d’un portrait d’idiot de village, le travail sur une toile en cours. C’est ainsi que de la figure de l’artiste telle que la postérité l’a dessinée, il ne garde que peu d’éléments, qui souvent font fonction de repères désignant ce que le film aurait pu être, qu’il ne sera pas. De la masse de lettres, de textes, de témoignages dont il a pu disposer, matériau que Pialat aussi a jugé d’une valeur inestimable, il ne reste rien qui soit repérable, identifiable. Ce Van Gogh est le sien. » (Pascal Mérigeau, Pialat, Grasset)
Van Gogh
France, 1991, 2h48, couleurs, format 1.66
Réalisation & scénario Maurice Pialat
Photo Gilles Henry, Jacques Loiseleux, Emmanuel Machuel
Musique Jacques Dutronc, André Bernot, Montéhus-Georges Krier, Jean-Marc Bouget, Philippe Reverdy
Montage Yann Dedet, Nathalie Hubert, Hélène Viard
Décors Philippe Pallut, Katia Wyszkop
Costumes Édith Vesperini
Production Daniel Toscan du Plantier, Erato Films, Le Studio Canal+,
Films A2, Les Films du Livradois
Interprètes Jacques Dutronc (Vincent Van Gogh), Alexandra London (Marguerite Gachet), Gérard Séty (Gachet), Bernard Le Coq (Theo Van Gogh), Corinne Bourdon (Jo), Elsa Zylberstein (Cathy), Leslie Azzoulai (Adeline Ravoux), Jacques Vidal (Ravoux), Lise Lamétrie (Mme Ravoux), Chantal Barbarit (Mme Chevalier), Gilbert Pignol (Gilbert), Frédéric Bonpart ("La Mouche"), Maurice Coussonneau (Chaponval)
Présentation au Festival de Cannes : mai 1991
Sortie en France : 30 octobre 1991
Restauration inédite 2K supervisée par Gaumont. L'image a été restaurée chez Eclair et le son chez Le Diapason, à partir du matériel d’origine.
Distributeur : Capricci.
Ressortie en salles le 27 octobre 2021
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