Cheyenne (Sean Penn) est une ancienne star du rock. À 50 ans, il a conservé un look gothique, et vit de ses rentes à Dublin. La mort de son père, avec lequel il avait coupé les ponts, le ramène à New York. Il découvre que celui-ci avait une obsession : venger une humiliation dont il avait été victime. Cheyenne décide de poursuivre cette quête et entame, à son rythme, un voyage à travers l’Amérique.
Lorsque son film Il divo reçoit à Cannes le Prix du jury, alors présidé par Sean Penn, ce dernier confie à Paolo Sorrentino qu’il admire beaucoup son travail. Le cinéaste, touché par les paroles de l’acteur, lui envoie le scénario de son prochain film, This Must Be the Place : Sean Penn accepte sans hésitation.
Souhaitant aller à l’inverse des rôles habituels de Penn – c’est-à-dire principalement des icônes de virilité –, Sorrentino lui crée un personnage hors normes : un vieux rockeur au look de Robert Smith, avec des cheveux en pétard teints en noir, des lèvres rouges, un teint blafard, du noir aux yeux et sur les ongles. Parachuté aux États-Unis, à la recherche d’un ancien nazi qui a persécuté son père à Auschwitz, Cheyenne porte sur le monde un regard candide.
« Sorrentino exprime son humanité par la taxidermie. Son regard sur les hommes est d’abord sarcastique, fait de plans froids, immobiles, soignés et insistants, une sorte de miracle à l’italienne et à l’envers. Mais si This Must Be the Place est réussi, c’est parce que cette esthétique du sarcasme est l’écrin dans lequel, peu à peu, chaque personnage révèle sa douceur, ses fragilités — sa précieuse loufoquerie. Cheyenne en tête. Sean Penn l’interprète avec une subtilité et une sobriété que certains ne verront pas, s’en tenant à l’éclat de la performance et de la panoplie. » (Philippe Lançon, Libération, 24 août 2011)
Cet étrange et lent road-movie qui traverse les États-Unis, accompagné par la musique de David Byrne, chanteur des Talkings Heads dont un morceau donne son titre au film, est une œuvre envoûtante. Figure majeure du cinéma italien contemporain, Paolo Sorrentino réalise avec This Must Be the Place une œuvre cocasse et singulière, d’une beauté mélancolique, fidèle à ses thèmes habituels.« Dans ces années où le cinéma italien peine à se faire reconnaître au niveau international, Sorrentino s’impose comme le cinéaste le plus doué de sa génération : son originalité formelle, ses cadrages surprenants, son esthétique baroque où la musique joue un rôle primordial, vont de pair avec la rigueur de son propos. » (Jean-Dominique Nuttens, Positif n°607, septembre 2011)
This Must Be the Place
Italie, France, Irlande, 2011, 2h, couleurs, format 2.39
Réalisation Paolo Sorrentino
Scénario Paolo Sorrentino, Umberto Contarello
Photo Luca Bigazzi
Musique David Byrne ; Will Oldham, Vic Chesnutt, Julia Kent, Iggy Pop, Brooklyn Rider…
Montage Cristiano Travaglioli
Décors Stefania Cella
Costumes Karen Patch
Production Nicola Giuliano, Andrea Occhipinti, Francesca Cima, Ed Guiney, Andrew Lowe, Michèle Pétin, Laurent Pétin, Indigo Film, Lucky Red, Medusa Film, ARP Sélection, Element Pictures, France 2 Cinéma,
Interprètes Sean Penn (Cheyenne), Judd Hirsch (Mordecai Midler), Eve Hewson (Mary), Kerry Condon (Rachel), Harry Dean Stanton (Robert Plath), Frances McDormand (Jane), David Byrne (David Byrne), Olwen Fouéré (la mère de Mary), Sam Keeley (Desmond), Johnny Ward (Steven), Joyce Van Patten (Dorothy Shore)
Présentation au Festival de Cannes : 20 mai 2011
Sortie en France : 24 août 2011
Sortie en Italie : 14 octobre 2011
Distributeur ARP Sélection
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