Billetterie

Sweetie

de Jane Campion , Australie , 1989

Prix Lumière : Jane Campion

Kay (Karen Colston) a peur de l’avenir et du présent, de la vie et de la mort, de la solitude et de l’amour, des arbres qui se flétrissent, de l’ombre et de la lumière. Peur de s’abandonner à ses rêves et à ses souvenirs. Lorsqu’une voyante lui décrit en termes précis l’homme de sa vie, Kay renonce abruptement à la « monogamie sérielle » qui lui tenait lieu de règle, et se met en couple avec Louis (Tom Lycos). Après un an de bonheur, ses angoisses reprennent ; elle s’éloigne de Louis et se replie inexorablement sur elle-même. C’est alors que surgit sa sœur aînée, Sweetie (Geneviève Lemon)…

 SWEETIE


Avec Sweetie, son premier long métrage de fiction pour le cinéma, Jane Campion impose un style fort et non conventionnel, autour d’une thématique qui irriguera sa filmographie future : les dysfonctionnements familiaux. Ici, dans cette famille moyenne, banale en apparence, l’équilibre est fragile. Sweetie débarque dans la vie de sa sœur Kay comme par effraction. Elle est à l’opposé de celle-ci, extravertie, impulsive, capricieuse ; sujette aux accès de colère, elle déborde de toutes parts. La préférée de leur père, elle est considérée comme l’artiste de la tribu. Férocement naturelle, sauvage, enfantine mais très sexuelle, elle dévore sa famille.

Jane Campion explore les brèches de ses personnages, sans jamais les rendre ridicules. Film d’une rare étrangeté, rêverie trouble, Sweetie dévoile un regard neuf et donne à voir la sensibilité aiguë de son auteure. La cinéaste compose avec précision, aux côtés de sa directrice photo Sally Bongers, des plans cadrés comme des tableaux, s’inspirant de la photographie, qu’elle trouve plus aventureuse que le cinéma. Comme en littérature ou chez David Lynch (un de ses héros contemporains), Jane Campion explore les états mentaux de ses protagonistes, sans jugement, et avec un attrait certain pour les misfits.

« La personnalité rebelle de Jane Campion s’exprime particulièrement dans Sweetie, qui est comme la synthèse de ses courts métrages avec sa révolte contre toute forme de répression qui interdise l’émotion et le désir. Ce refus des conventions se retrouve dans sa démarche esthétique à rebours d’un cinéma lisse et consensuel. En ce sens, le film peut être vu comme une catharsis en écho au premier white gospel du générique : “Quelqu’un m’a parlé d’un voyage sans fin. Je le vois clairement maintenant.” » (Michel Ciment, Jane Campion par Jane Campion, Cahiers du cinéma)

Sweetie
Australie, 1989, 1h39, couleurs, format 1.85

Réalisation Jane Campion
Scénario Gerard Lee, Jane Campion
Photo Sally Bongers
Musique Martin Armiger ; Tony Backhouse, The Café of the Gate of Salvation Choir
Montage Veronika Haussler
Direction artistique Peter Harris
Costumes Amanda Lovejoy
Production John Maynard, Arenafilm
Interprètes Geneviève Lemon (Dawn "Sweetie"), Karen Colston (Kay), Tom Lycos (Louis), Jon Darling (Gordon), Dorothy Barry (Flo), Michael Lake (Bob), Andre Pataczek (Clayton), Jean Hadgraft (Mrs. Schneller), Paul Livingston (Teddy Schneller)

Présentation au Festival de Cannes : 17 mai 1989
Sortie en Australie : 28 septembre 1989

Film restauré

Remerciements à Arenafilms

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT lun 11 17h - Cinéma Opéra

Icone Billet 17ACHAT ma 12 20h30 - Bron
présenté par Rosalie Varda (productrice et distributrice)
Icone Billet 17ACHAT me 13 13h45 - UGC Confluence

Icone Billet 17ACHAT sa 16 21h45 - Villa Lumière
présenté par Joachim Lafosse

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