Billetterie

Sweet Sweetback's Baadasssss Song

de Melvin Van Peebles , États-Unis , 1971

Célébrations - Blaxploitation

Sweet Sweetback (Melvin Van Peebles) travaille dans un bordel où il est tour à tour animateur de shows et souteneur… Un meurtre est commis devant l’établissement et la communauté fait pression pour trouver le coupable. La police et le patron de Sweetback s’entendent pour arrêter l’employé, suspect idéal. En chemin, les policiers arrêtent également Mu-Mu (Hubert Scales), un jeune militant qu’ils passent à tabac. Sweetback assomme alors les policiers et s’évade avec Mu-Mu.

 SWEET SWEETBACKS BAADASSSSS SONG


En plein désert de Mojave, le cinéaste Melvin Van Peebles (La Permission, 1968) décide, comme une révélation, de mettre en place son « Programme Droit-au-but » et de réaliser son propre film, un « grand film ». L’argent, les problèmes avec les syndicats ? « J’aurai une putain de sécurité parce que ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’ils ne pourront pas me blesser. Je ne me laisserai pas intimider, j’aurai 50% des gens de ma communauté dans mon équipe… Ça y est, je sens que j’entre dans l’affaire… Guérilla Cinéma. L’idée me paraissait avoir toujours existé. Je retourne à Los Angeles, ventre à terre. De toute façon, dans la logique du ghetto, tout ça a un sens. » (Melvin Van Peebles, Sweet Sweetback's Baadasssss Song, Rouge Profond) Ce grand film, ce « film victorieux, un film où les Noirs peuvent sortir du cinoche la tête haute, au lieu de s’éviter du regard, battus une fois de plus » (op. cit.), ce sera Sweet Sweetback's Baadasssss Song.

Filmé librement dans le ghetto de Los Angeles, Sweet Sweetback raconte le parcours d’un homme sans éducation devenu fugitif, dont la conscience politique s’aiguise : d’une cavale pour fuir la police à un retour final, face caméra, pour conquérir ses droits. Van Peebles se positionne en homme-orchestre, faisant de son film le premier réalisé, produit, écrit et joué par un Noir (il signe également musique et montage). Fidèle à l’expérience noire – ici le racisme de la société américaine et en particulier de l’institution policière –, il exprime la fièvre révolutionnaire des mouvements comme Black Panthers Party ou Black Power.

Le film, sorti sous le manteau dans un cinéma de Detroit spécialisé dans la série Z, pulvérise les audiences : il sera alors distribué normalement, et obtiendra un record de recettes pour un film indépendant.

Libre, protestataire, arty et expérimental (montage sec, cadrages non conventionnels, utilisation de textures et couleurs), Sweet Sweetback est l’acte de naissance d’un genre qui pour autant ne lui ressemble pas, la blaxploitation.

« Au-delà des spécificités ethniques et culturelles qui fondent son projet – reprises pour partie de la tradition afro-américaine –, Sweet Sweetback's Baadasssss Song se veut l’étendard décomplexé et rageur d’une minorité, les Noirs américains, trop largement écartés des écrans de cinéma comme du champ politique et social. » (Jean-Baptiste Thoret, in Sweet Sweetback's Baadasssss Song, Melvin Van Peebles, Rouge Profond)

Sweet Sweetback's Baadasssss Song
États-Unis, 1971, 1h37, couleurs, format 1.85

Réalisation & scénario Melvin Van Peebles
Photo Bob Maxwell
Musique Melvin Van Peebles, Earth Wind & Fire
Montage Melvin Van Peebles
Production Melvin Van Peebles, Yeah
Interprètes
 Melvin Van Peebles (Sweetback), Simon Chuckster (Beetle), Hubert Scales (Mu-Mu), John Dullaghan (le commissaire)

Sortie aux États-Unis : avril 1971

Restauration inédite The Criterion Collection

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT sa 9 22h15 - Institut Lumière
 
Icone Billet 17ACHAT ma 12 19h15 - Cinéma Opéra
 
Icone Billet 17ACHAT ve 15 19h45 - UGC Confluence
présenté par Samuel Blumenfeld (Journaliste cinéma)

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