Sur un paquebot voguant vers la France, le séduisant violoniste Vincent Cabral (Jean-Pierre Mocky) donne un ultime concert. Vincent est un artiste quelque peu voyou, trafiquant et gigolo ; il exploite en parasite une société qu’il méprise. En posant le pied en France, il remet à son complice "Le Rouquin" (René-Jean Chauffard) les diamants qu’il transportait clandestinement. Mais il découvre que son frère Virgile (Denis Le Guillou) appartient à un groupe terroriste qui vient de perpétrer un attentat anti-bourgeois.
Jean-Pierre Mocky débute comme acteur au théâtre et au cinéma, où il joue notamment dans les films d’Henri Decoin, Gilles Grangier, Jean Cocteau ou Michelangelo Antonioni. En 1958, il prépare La Tête contre les murs, mais c’est Georges Franju qui le réalise (Mocky en est tout de même l’interprète principal). Il fait ses vrais débuts avec Les Dragueurs (1959), et enchaînera ensuite les films – douze titres en dix ans, qu’il se contentera de réaliser. Il redevient comédien avec Solo (1970), dans lequel il tient le premier rôle.
Solo amorce un nouveau cycle dans sa filmographie : celui des films noirs et des drames, après une période plus légère. Thriller politique, le film est construit comme un policier ; le rythme est rapide et malgré des dialogues teintés d’humour, Solo est un film sombre et amer.
Le réalisateur raconte la désillusion de l’après-mai 68, la perversion des idéaux et l’engrenage tragique qui mènera à des actes terroristes. Avec ce film, Mocky éclaire l’arrivée des groupes extrêmes, Action directe ou la Gauche prolétarienne. Remarquable succès critique et public, avec plus de 650 000 entrées, Solo inaugure pour son auteur une inspiration plus politique qu’il poursuivra dans d’autres films, L’Albatros (1970) et Un linceul n’a pas de poche (1974).
« Au travers de cette histoire racontée sans phrases inutiles, avec une grande sûreté de moyens d’expression au niveau de la qualité et de l’impact de l’image comme à celui de l’agencement même du récit reposant sur une action qui ne se ralentit jamais, qui s’appuie sur un grand nombre de faits et un petit nombre de rebondissements tout en restant toujours claire, Mocky s’exprime sans faux-fuyant. Il dit son écœurement d’une société hypocrite et injuste, sa nostalgie d’une jeunesse intransigeante et pure, son regret de voir cette même jeunesse rester aussi isolée et par conséquent se livrer à des excès qui risquent fort d’être sans lendemain. » (Luce Sand, Jeune Cinéma n°45, mars 1970)
Solo
France, 1970, 1h29, couleurs (Eastmancolor), format 1.66
Réalisation Jean-Pierre Mocky
Scénario Jean-Pierre Mocky, Alain Moury
Photo Marcel Weiss
Musique Georges Moustaki
Montage Marguerite Renoir
Décors Jacques Flamand, Françoise Hardy
Production Jean-Pierre Mocky, Balzac Films, Ciné Eclair, Société Nouvelle Cinévog, Showking Films
Interprètes Jean-Pierre Mocky (Vincent Cabral), Sylvie Bréal (Micheline), Anne Deleuze (Annabel), Denis Le Guillou (Virgile Cabral), Henri Poirier (le commissaire Verdier), René-Jean Chauffard ("le Rouquin"), Éric Burnelli (Marc), Françoise Duroch (Nathalie), Christian Duvaleix (l’inspecteur Larrighi), Alain Fourès (Éric)
Sortie en France : 27 février 1970
Restauration 4K supervisée par Mocky Delicious Products et réalisée par le laboratoire Éclair Classics, avec le concours du CNC.
Restauration inédite.
Distributeur : Les Acacias
Ressortie en salles au premier semestre 2022 dans le cadre d’une rétrospective Jean-Pierre Mocky.
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