Un soir, seules à la maison, deux lycéennes se font peur en se racontant une mauvaise blague. Une rumeur circule à propos d’une cassette vidéo, qui, une fois visionnée, déclenche une terrible malédiction : une mort annoncée, sept jours plus tard. Une journaliste enquête, mais très vite le maléfice la rattrape…
Merveille d’intelligence et d’effroi, Ring déclenche un véritable raz-de-marée au Japon, où il devient le film d’horreur ayant le plus rapporté au box-office, et dans toute l’Asie, Hong Kong en tête. Le scénario de Ring est un savant mélange entre les légendes ancestrales japonaises, les kaidan, peuplées de fantômes et autres yokai (esprits, créatures surnaturelles) et une culture moderne, où les mangas et les films gores font fureur et où la technologie est l’objet d’une véritable fascination.
« Le nœud psychologique du film colle intimement à l’âme japonaise. Tout le suspense est basé sur l’idée qu’un objet en apparence inerte — en l’occurrence une cassette vidéo qui, dans le film, entraîne la mort de tous ceux qui la visionnent — a un pouvoir sur les êtres vivants. Dans un Japon où la religion traditionnelle shinto, largement teintée d’animisme, reconnaît un pouvoir surnaturel aux arbres, voire à des objets fabriqués par l’homme, ce genre d’histoire n’est pas vécue comme un simple suspense, mais comme une histoire crédible. » (Sakawa Yuriko, Le Monde, 11 avril 2001) Comme dans Poltergeist (Tobe Hooper, 1982), l’objet du quotidien qu’est la cassette vidéo et le médium familier de la télévision vont devenir un portail vers l’horreur.
Œuvre terrifiante et intemporelle, Ring joue sur le hors-champ : la caméra s’arrête sur les visages figés par la terreur plutôt que sur l’origine de celle-ci, à une exception près. En effet, si le spectateur s’attendait à ne jamais voir le contenu de la vidéo maudite, il n’en est rien : il va devoir lui aussi, comme les personnages horrifiés de l’écran, se confronter à ce fameux film dans le film, objet visuel magnifique et fascinant. Ainsi, la terreur naît de la suggestion mais aussi d’une mise en scène sobre et rigoureuse. Ici, pas de sang, ni de violence ou de surenchère ; Ring se démarque par sa subtilité : une tension et une angoisse insupportable vont grandir tout au long du film, renforcée par la bande originale de Kenji Kawai.
Croquemitaine moderne, l’être surnaturel qui hante le film est devenu célèbre et Ring connaîtra deux suites aussi efficaces et terrifiantes, ainsi qu’un remake réalisé par Gore Verbinski en 2002.
Ring (Ringu)
Japon, 1998, 1h36, couleurs, format 1.85
(Interdit aux moins de 12 ans)
Réalisation Hideo Nakata
Scénario Hiroshi Takahashi, d’après le roman éponyme de Koji Suzuki
Photo Junichiro Hayashi
Effets visuels & spéciaux Hajime Matsumoto
Musique Kenji Kawai, HIIH
Montage Nobuyuki Takahashi
Décors Oniwa Nobumasa, Iwao Saito
Production Shinya Kawai, Takashige Ichise, Takenori Sento, Omega Project, Kadokawa Shoten Publishing Company
Interprètes Nanako Matsushima (Reiko Asakawa), Miki Nakatani (Mai Takano), Hiroyuki Sanada (Ryuji Takayama), Yuko Takeuchi (Tomoko Oishi), Hitomi Sato (Masami), Yoichi Numata (Takashi Yamamura), Katsumi Muramatsu (Koichi Asakawa), Rikiya Otaka (Yoichi Asakawa), Masako (Shizuko Yamamura), Daisuke Ban (Heihachiro Ikuma)
Sortie au Japon : 31 janvier 1998
Sortie en France : 11 avril 2001
Restauration 4K
Distributeur : La Rabbia
Ressortie en salles de la trilogie J-Horror (avec Audition et Dark Water) en mars 2022
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