Trinita (Terence Hill) est un vagabond paresseux. Arrivé dans une petite ville de l’Ouest, il découvre que son frère Bambino (Bud Spencer), voleur de bétail, est devenu shérif, en éliminant le candidat. Bambino a des vues sur le bétail du major Harrisson (Farley Granger) et souhaite profiter de l’inimitié de ce dernier envers la colonie de Mormons installée sur les futurs pâturages. Trinita, tombé sous le charme de deux Mormones, prend fait et cause pour la colonie et demande à son frère de l’aider à les défendre contre le major et ses bandits mexicains.
Changement de cap pour le western all’italiana : voici le western loufoque ! Enzo Barboni, sous le pseudonyme d’E. B. Clucher, écrit et réalise un film qui reprend tous les ingrédients du genre : violence, personnages stéréotypés (le bon vs. le mauvais), soleil brûlant sur sol poussiéreux… Mais la nouveauté apportée par On l’appelle Trinita est la dose de comique qui transforme le western en farce, succession de gags sur fond d’avalanche de coups de poings. La parodie est servie par le duo Terence Hill / Bud Spencer, héritiers des couples antinomiques du cinéma burlesque. Trinita est paresseux, iconoclaste, et sème les catastrophes sur son passage, rendant fou de rage Bambino, la brute épaisse, qui se retient de le corriger… Les dialogues et le comique de situation réservent quelques moments truculents.
Sergio Leone confia à Noël Simsolo son sentiment, un peu amer, face à cette démystification du western : « En fait, Trinita était l’aboutissement logique de centaines de westerns insupportables de crétinerie. Mais j’étais très inquiet. On m’avait désigné comme le père du genre ! Je n’avais eu que des enfants tarés. Aucun ne pouvait être légitime. De quoi être écœuré… » (Conversations avec Sergio Leone, Stock)
Mais le succès d’On l’appelle Trinita fut mondial et une partie de la critique suivit, enchantée par cette farce. Gaston Haustrate s’enthousiasma : « On l’appelle Trinita est un régal. C’est une sorte de ballet sans musique, qui tient à la fois du burlesque américain et de la bande dessinée du Far-West. Les références et les caricatures raviront les amateurs. […] Le tout est parsemé d’invraisemblances volontaires assumées par les interprètes avec un sens particulier du comique qui renforce l’impact du film. Il y a dans tout cela une désinvolture, fruit peut-être d’une longue préparation, qui ravit. » (Cinéma 71 n° 159, septembre/octobre 1971)
On l’appelle Trinita (Lo chiamavano Trinità...)
Italie, 1970, 1h55, couleurs (Eastmancolor), format 2.35
Réalisation Enzo Barboni (sous le pseudonyme E. B. Clucher)
Scénario Enzo Barboni
Photo Aldo Giordani
Musique Franco Micalizzi
Montage Giampiero Giunti
Décors Enzo Bulgarelli
Costumes Luciano Sagoni
Production Italo Zingarelli, Joseph E. Levine, Roberto Palaggi, West Film
Interprètes Terence Hill (Trinita), Bud Spencer (Bambino), Steffen Zacharias (Jonathan), Dan Sturkie (Tobias), Gisela Hahn (Sarah), Elena Pedemonte (Guiditta), Farley Granger (le major Harrison), Luciano Rossi (le timide), Remo Capitani (Mescal)
Sortie en Italie : 22 décembre 1970
Sortie en France : 21 juillet 1971
Restauration par le laboratoire L'immagine Ritrovata
Distributeur : Théâtre du Temple
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