Printemps 1937. Katie Morosky (Barbra Streisand), étudiante sérieuse, issue d’un milieu modeste, militante communiste, fait la rencontre de Hubbell Gardiner (Robert Redford), charmeur désinvolte, riche, très intelligent et doué pour l’écriture. Pendant la guerre, à New York, Katie retrouve Hubbell, devenu lieutenant dans la Navy. Leurs caractères opposés s’attirent, ils s’aiment et se marient. Après la guerre, le couple s’installe à Hollywood : Hubbell prépare un scénario adapté d’un de ses livres, Katie est enceinte. Mais la peur du communisme envahit Hollywood, la chasse aux sorcières commence.
Nos plus belles années, retraçant avec mélancolie, sur une vingtaine d’années, l’émouvante histoire d’amour d’un couple dans le milieu du cinéma, permit à Sydney Pollack de confirmer son statut de grand réalisateur du nouvel Hollywood. Le film fut récompensé dans de nombreux festivals, et reçut un très bel accueil du public.
Lorsque le monde du cinéma est atteint par les enquêtes de la Commission des activités anti-américaines, tout ce qui oppose ce couple aimant refait violemment surface. Issus de milieux d’origines différents, l’un de la classe dirigeante aisée, l’autre modeste et politisée, leur conception de l’engagement politique diverge. Hubbell refuse de s’impliquer, tandis que Katie n’imagine pas un quotidien sans lutter pour ses convictions. Pendant qu’Hubbell, scénariste, se laisse tenter par les compromis, sa femme s’investit toujours davantage. « Le couple n’est-il pas à l’image de cet Hollywood qui s’est plu à considérer la politique comme une réalité dangereuse ou sordide, et qui était, par là-même, bien incapable de résister au terrorisme de ceux qui en faisaient profession ? » (Michael Henry, Positif n°159, mai 1974).
Sydney Pollack continue de raconter l’histoire de son pays, interrogeant le passé pour mieux en comprendre le présent. Pour Michael Henry, le cinéaste a choisi de ne pas enregistrer « sur le vif les spasmes et les convulsions d’une société qui a perdu la foi en elle-même » et de « remonter aux sources des traumatismes nationaux. […] Peut-être ces voyages dans le temps lui sont-ils inspirés par le secret espoir de retrouver une époque où il était plus simple, plus facile d’être Américain. Nous ne croyons pas cependant que cette nostalgie soit stérile, car chacune de ces rêveries rétrospectives nous livre, fût-ce indirectement, un témoignage sur la crise présente. » (art. cit.) La censure de l’époque a contraint Pollack à établir des coupes dans le film aux endroits jugés trop politiquement subversifs.
Nos plus belles années (The Way We Were)
États-Unis, 1973, 1h58, couleurs (Eastmancolor), format 2.39
Réalisation Sydney Pollack
Scénario Arthur Laurents d’après son roman The Way We Were
Photo Harry Stradling Jr.
Musique Marvin Hamlisch
Montage John F. Burnett / Margaret Booth
Décors Stephen B. Grimes
Costumes Dorothy Jeakins, Moss Mabry
Production Richard Roth, Ray Stark, Columbia Pictures Corporation, Rastar Productions
Interprètes Barbra Streisand (Katie Morosky), Robert Redford (Hubbel Gardiner), Bradford Dillman (J.J.), Lois Chiles (Carol Ann), Patrick O'Neal (George Bissinger), Viveca Lindfors (Paula Reisner), Allyn Ann McLerie (Rhea Edwards), Murray Hamilton (Brooks Carpenter), Herb Edelman (Bill Verso), Diana Ewing (Vicki Bissinger), Sally Kirkland (Pony Dunbar), Marcia Mae Jones (Peggy Vanderbilt), Don Keefer (un acteur), Roy Jenson (le capitaine), James Woods (Frankie Mc Veigh), Susan Blakely (Judianne)
Sortie aux États-Unis : 19 octobre 1973
Sortie en France : 14 décembre 1973
Nouvelle restauration 4K.
Ressortie du film dans un très beau coffret Blu-ray chez Wild Side le 24 novembre 2021
Distributeur : Park Circus
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