Alors que Marc Kelber (Paul Frankeur), marchand de tableaux, pense rouler un de ses clients, il se fait lui-même rouler par un meilleur arnaqueur que lui, à qui il achète un faux Gauguin. Il retrouve bientôt l’escroc : il s’agit de Robert Lacroix (Michel Auclair), accompagné du peintre faussaire Claude Watroff (Giani Esposito) et de sa jolie maîtresse, Viviane (Annie Girardot). Mais plutôt que de se venger – et parce qu’il est au bord de la faillite –, Kelber accepte de devenir le complice de la bande.
Six mois après Le Sang à la tête, Gilles Grangier présente Meurtre à Montmartre. Le sujet est inhabituel : des faussaires au sein du milieu très fermé du commerce de l’art. Afin de créer une atmosphère et des décors réalistes pour cette enquête inspirée d’un fait divers, réalisateur et scénariste font un travail préparatoire important. Les acteurs sont enthousiastes, notamment Paul Frankeur qui court les expositions et s’entraîne durant des semaines à distinguer le vrai du faux. Le film divise de nouveau la critique et certains lui reprochent d’être trop conventionnel. Pour autant, Annie Girardot fait l’unanimité : l’actrice confirme avec éclat son talent et son authenticité.
« Depuis Gas-oil ce réalisateur au destin jusqu’alors incertain va son chemin d’un pas solide. Au début il nous a surpris, maintenant on est certain avec lui de ne pas être déçu. […] En amincissant au maximum la cloison qui sépare le filou de l’honnête homme, Grangier rend l’aventure plus proche de chaque spectateur. Ceci d’autant plus qu’avant de rechercher certains effets de photographies et d’exposition, qu’il ne méprise pas comme tous ceux qui aiment leur métier, il possède le don d’évoquer des atmosphères. […] Ce même don de la description qui va de l’esprit d’observation, de la notation à un je-ne-sais-quoi beaucoup plus impondérable, campe ici le monde des experts et des marchands de tableaux dont nous ne savions pas grand chose jusqu’alors. On pourrait dire de cette manière de planter le décor humain que Grangier saisit l’odeur des maisons et les transmet à l’écran. » (R.M. Arlaud, Combat, 9/10 février 1957)
Malgré tout, le film(initialement exploité sous le titre Reproduction interdite) ne connaît pas la prospérité espérée. Pour pallier les faibles recettes et sans en avertir le réalisateur, le distributeur le ressort alors sous le titre de Meurtre à Montmartre, sans cependant remplir les salles.
Meurtre à Montmartre
France, 1957, 1h32, noir et blanc
Réalisation Gilles Grangier
Scénario Gilles Grangier, René Wheeler d’après le roman éponyme de Michel Lenoir
Photo Jacques Lemare
Musique Jean Yatove
Montage Jacqueline Sadoul
Décors Lucien Aguettand
Costumes Nanda Belloni
Production Lucien Viard, Orex Films
Interprètes Michel Auclair (Robert Lacroix), Paul Frankeur (Marc Kelber), Annie Girardot (Viviane), Giani Esposito (Claude Watroff), Jacqueline Noëlle (Clara Kelber), Lucien Nat (Martinaud), Marcel Bozzuffi (Bernard), Jacques Moulières (Jean-Pierre Kelber), Albert Dinan (le boucher), Gib Grossac (l'acheteur brésilien)
Sortie en France : 6 février 1957
Restauration inédite 4K Pathé, d’après les négatifs originaux safety au laboratoire Éclair Classics avec l’aide du CNC.
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