Paris, quartier de Pigalle. Un homme est mitraillé en pleine rue et son corps récupéré par une mystérieuse DS grise sous les yeux de l’inspecteur Lognon (Guy Decomble), adjoint du commissaire Maigret (Jean Gabin). Seuls indices : l’immatriculation de la voiture américaine et une paire de lunettes noires.
Après Maigret tend un piège (1958) et Maigret et l’affaire Saint-Fiacre (1959) de Jean Delannoy, le public retrouve le commissaire de Simenon dans Maigret voit rouge, réalisé cette fois-ci par Gilles Grangier.
Jean Gabin, immuable, reprend pour la troisième fois le rôle – ce sera la dernière apparition de Maigret dans le cinéma français, avant que la télévision ne s’en empare, via Jean Richard puis Bruno Cremer. La puissance de Gabin sauve le film qui, quoique efficace et divertissant, n’atteint pas le bon niveau des deux signés Delannoy. Grangier essuie les critiques : Maigret voit rouge est considéré comme un film embrouillé, routinier, bien en dessous des précédents. Le cinéaste est tout à fait conscient de ces défauts, qu’il avait perçus dès le scénario : le roman de Simenon était déjà un peu inférieur aux deux autres, moins surprenant et attrayant, tant pour le public que pour Grangier.
« La production a décidé de partager les trois films de Maigret avec Gabin entre Jean Delannoy et moi. D’abord pour faire plaisir au Vieux ; comme il nous aimait bien, ça le tranquillisait. Comme c’est Delannoy qui est passé le premier, il a choisi les bons et m’a laissé le moins intéressant. C’était de bonne guerre. Mais il faut bien avouer que Maigret, Lognon et les gangsters, c’est pas un des meilleurs Simenon. […] Simenon n’a jamais été facile à adapter. Moi, j’avais l’avantage d’avoir réussi mon coup avec Le Sang à la tête, que Simenon avait beaucoup apprécié. Maigret tend un piège avait été très bien reçu, et Maigret et l’affaire Saint-Fiacre était un film assez habile. Maigret voit rouge, moins bien construit, disposait de moins de moyens, paraissait du réchauffé. Mais je ne pouvais pas refuser un Maigret, c’était stupide ; ça faisait partie du cahier des charges d’en faire un. » (Gilles Grangier, Passé la Loire, c’est l’aventure - 50 ans de cinéma. Entretiens avec François Guérif, Actes Sud / Institut Lumière)
Maigret voit rouge
France, Italie, 1963, 1h27, noir et blanc, format 1.66
Réalisation Gilles Grangier
Scénario Gilles Grangier et Jacques Robert d’après le roman Maigret, Lognon et les gangsters de Georges Simenon
Photo Louis Page
Musique Michel Legrand, Francis Lemarque
Montage Marie-Sophie Dubus
Décors Jacques Colombier
Costumes Micheline Bonnet
Production Les Films Copernic, Titanus
Interprètes Jean Gabin (Maigret), Françoise Fabian (Lily), Michel Constantin (Cicero), Guy Decomble (Lognon), Paul Frankeur (Bonfils), Marc Arian (l'employé des cartes grises), Roland Armontel (le docteur Fezin), Laurence Badie (Lucienne), Charles Bouillaud (le pharmacien), Marcel Bozzuffi (Torrence), Paul Carpenter (Harry Mc Donald), Ricky Cooper (Charlie), Paulette Dubost (la patronne de l'hôtel), Roger Dutoit (Bidoine)
Sortie en France : 18 septembre 1963
Copie inédite restaurée en 4K pour Studiocanal au laboratoire VDM.
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