Titta (Toni Servillo), un élégant et mystérieux homme d'affaires, vit dans un hôtel suisse depuis plusieurs années, avec pour seule activité d’effectuer des transferts d’argent pour le compte de la Mafia. Au bar de l’hôtel où il noie son ennui, il ne cesse d’observer Sofia (Olivia Magnani), la jeune serveuse.
Né le 31 mai 1970 à Naples, fils d’un banquier et d’une mère au foyer, Paolo Sorrentino est élevé dans une famille d’extrême gauche. C’est à la suite d’un terrifiant accident qui fait exploser l’appartement familial qu’il perd ses parents. Le cinéaste expliquera plus tard que sans cet événement tragique, il aurait suivi les pas de son père ; être orphelin l’a poussé à vivre sa passion et à devenir réalisateur, malgré l’insécurité inhérente au métier. Il débute ainsi dans le milieu du cinéma en 1998, en coécrivant le scénario du film Polvere di Napoli d'Antonio Capuano et commence à réaliser des courts métrages (L'amore non ha confini, 1998 ou La notte lunga, 2001). Il réalise en 2001 son premier long métrage, L'Homme en plus, qui marque sa première collaboration avec celui qui deviendra son acteur fétiche : Toni Servillo.
Son second long métrage, Les Conséquences de l’amour (2004), entre satire et tragédie, raconte comment l’amour bouleverse la vie lisse et austère d’un homme d’habitudes, personnage que le cinéaste souhaitait impassible et invulnérable. Cette œuvre envoûtante, à l’humour féroce, se divise en deux parties : la première, mystérieuse et énigmatique, et la seconde qui répond aux questions que pose la première. Les informations sur l’intrigue sont délivrées, avec parcimonie, en voix off par Titta, le personnage principal, interprété brillamment par Toni Servillo. Une histoire d'amour inachevée, moteur d'une série d'actions qui changeront son destin.
« J’étais à São Paulo au Brésil. Dans un hôtel cinq étoiles. […] Je passais souvent par le bar et j’y trouvais immanquablement, systématiquement, un homme d’une cinquantaine d’années, barbu, ventru et buveur de bières. Un Européen élégant. Un homme d’affaires. Dehors, il y avait le Brésil, mais il ne s’en était pas aperçu. […] De cette observation est née l’idée de ce film. D’une curiosité qui devenait obsessionnelle : que font tous ces hommes d’affaires dans les hôtels des quatre coins du monde ? À quoi pensent-ils durant ces silences infinis […] ? À ces questions et à bien d’autres, j’ai donné mes réponses. J’imaginais un personnage à qui quelqu’un avait volé la vie. Littéralement une vie volée. » (Paolo Sorrentino)
Les Conséquences de l’amour (Le conseguenze dell'amore)
Italie, 2004, 1h40, couleurs, format 2.35
Réalisation & scénario Paolo Sorrentino
Photo Luca Bigazzi
Musique Pasquale Catalano; Pino Daniele, Ornella Vanoni, Lali Puna, Mogwai, Grand Popo Football Club, Francesco Forni, Terranova, Boards of Canada…
Montage Giogiò Franchini
Décors Lino Fiorito
Costumes Ortensia De Francesco
Production Domenico Procacci, Nicola Giuliano, Francesca Cima, Angelo Curti, Fandango, Indigo Film
Interprètes Toni Servillo (Titta Di Girolamo), Olivia Magnani (Sofia), Adriano Giannini (Valerio), Raffaele Pisu (Carlo), Angela Goodwin (Isabella), Diego Ribon (le directeur), Giselda Volodi (la serveuse), Giovanni Vettorazzo (Letizia), Ana Valeria Dini (la lectrice), Gianna Paola Scaffidi (Giulia), Antonio Ballerio (le directeur de la banque), Gilberto Idonea (un tueur à gages), Gaetano Bruno (Enzo Vitagliano), Nino D'Agata (le mafioso), Vittorio Di Prima (Nitto Lo Riccio)
Présentation au Festival de Cannes : 13 mai 2004
Sortie en Italie : 24 septembre 2004
Sortie en France : 16 février 2005
Copie 35mm d'archive
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