Max (Max Linder) est un fêtard notoire : il passe ses nuits dans des bouis-bouis, au grand dam de son oncle le marquis de Pompadour (Eugen Burg). Bien décidé à ce que cela cesse, le marquis annonce à son neveu qu’il sera marié d’ici peu. Il lui propose trois prétendantes, mais aucune ne convient au jeune homme. C’est sur une jolie inconnue de passage (Vilma Banky) qu’il jette son dévolu. Elle l’invite le soir même à la retrouver au cirque. Il la cherche dans le public…
« Il y a dans tout son être une telle fraîcheur que je suis incapable de me souvenir s’il est le premier, avant Charlie Chaplin, avant tous les autres. […] Il est mieux que "moderne", il est permanent. » (Pierre Étaix)
Max Linder est né Gabriel Leuvielle, en 1883, dans le Bordelais. Dès son plus jeune âge, l’enfant, malicieux et turbulent, est un séducteur. Lycéen, il s’intéresse davantage au sport et au théâtre qu’aux études. Il entre au Conservatoire de Bordeaux, puis tente l’aventure parisienne. Il est alors embauché à l’Ambigu-Comique.
Il existe plusieurs versions des débuts de Max Linder au cinéma. Ce qui est certain, c’est qu’en 1906, onze de ses films apparaissent déjà au catalogue Pathé. Très rapidement, il crée son personnage de dandy séducteur, portant beau, avec moustaches, haut de forme et costume à la coupe impeccable – personnage qui impressionnera tant Chaplin qu’il l’imitera dans ses premiers films. Dès les années 1910, c’est une star mondiale. Entre France et États-Unis, il est à la fois producteur, scénariste, metteur en scène, auteur et principal interprète de ses films, courts et longs. Il fréquente le Tout-Hollywood, de Charles Chaplin à Douglas Fairbanks…
En 1924, Max Linder réalise à Vienne, avec Édouard-Émile Violet, son dernier film, Le Roi du cirque, initialement intitulé « Dompteur par amour ». Le cinéaste est inquiet : son scénario, le ressort comique, son corps et sa souplesse répondront-ils présents ? En outre, Max, fou amoureux de Ninette, sa jeune épouse, est d’une jalousie maladive, au point même de tenter de mettre fin à ses jours pendant le tournage. Mais entre ses belles acrobaties et un fantastique numéro de dressage de puces pour devenir un « homme du métier » et épouser la belle circassienne, Max propose un opus virevoltant, qui obtiendra un grand succès, prouvant la fidélité de son public. « Son protagoniste, toujours aussi jeune, toujours aussi amusant, fait rire les spectateurs de 1925 comme il a diverti ceux de 1910... On reconnaît la "manière" de Max, méthode qui a toujours triomphé et qui a été en Amérique. » (Henri Gaillard, Cinémagazine n°9, 27 février 1925)
Quelques mois plus tard, Max et Ninette se suicident, laissant derrière eux leur fille de quelques mois, Maud, qui n’aura de cesse, toute sa vie, de « redonner à Max Linder la place qui lui revient dans l’Histoire du cinéma mondial ».
Le Roi du cirque
Autriche, France, 1924, 50min, noir et blanc, format 1.33
Réalisation Max Linder, Édouard-Émile Violet
Scénario Max Linder
Photo József Bécsi, Eduard Hoesch
Production Vita-Film, Établissements Louis Aubert
Interprètes Max Linder (Max de Pompadour), Eugen Burg (le marquis de Pompadour, son oncle), Vilma Banky (Ketty), Jules Szöreghy (le directeur du cirque), Eugen Günther (le domestique), Fred Boston (le partenaire), Victor Franz (le malade)
Sortie en France : fin février 1925
Restauré par Lobster Films avec le soutien du CNC.
Accompagnement au piano par Serge Bromberg et suivi d'une présentation de la restauration.
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