Vanina (Carole André), orpheline italienne, a été élevée par son oncle, le comte Marino Mari, qui vit dans un palais de Bergame. Dans son pensionnat de Lausanne, elle devient très amie avec Juliette (Kiki Caron) et obtient l'accord de son oncle pour partir quelques jours en vacances en Sardaigne. Dans un village de pêcheurs, Vanina fait la connaissance d'un jeune étudiant florentin (Angelo Infanti) …
© Studio Canal
Lors de Lumière 2015, Bertrand Tavernier mettait à l’honneur la cinéaste Jacqueline Audry dans le cadre de sa carte blanche « Voyage à travers le cinéma français ». La prolifique réalisatrice tourna seize films en plus de vingt-cinq ans de carrière, fait exceptionnel dans le cinéma français entre 1945 et 1970. Certains la cantonneront par la suite dans ses adaptations des romans de Colette, vision bien réductrice d’une œuvre portée sur des portraits de femmes libres, peu conformistes, manifestant une réelle soif d’émancipation (Olivia en 1950, La Garçonne en 1957…).
« Quand la jeune fille fut entrée dans le bois, l'inconnu vint la saisir. » Adapté du roman de l’écrivain surréaliste André Pieyre de Mandiargues, Le Lis de mer en a gardé tout le propos fiévreux, mêlant violence et érotisme. Séduite par un inconnu dont elle refusera de connaître le nom, Vanina élabore avec minutie le rituel de son initiation amoureuse et sexuelle. Ce sera dans les bois, les mains attachées dans le dos, contrainte. Elle rejoue là, espérant s’en libérer, le drame de son enfance, le viol de sa mère, le meurtre de ses parents. Une cérémonie sacrificielle pour un étrange initiation, comme souvent chez l’écrivain. Dans cette Sardaigne sauvage, baignée de légendes et de superstitions, dans une ambiance parfois irréelle, Jacqueline Audry filme le désir, la psyché, où le symbolique rejoint l’onirisme.
Pour des raisons inexpliquées, cet ultime portrait de femme de Jacqueline Audry ne sortira pas en France, malgré sa présentation hors compétition au Festival de Cannes 1972. Cette coproduction sera exploitée en Italie sous le titre – pour le moins contestable – de Violentata sulla sabbia, littéralement « Violée sur le sable », et Jacqueline Audry n’apparaîtra plus comme cinéaste que pour une série télévisée polonaise, Un grand amour de Balzac, coréalisée avec Wojciech Solarz en 1973…
Le Lis de mer
Italie, France, 1970, 1h26, couleurs (Eastmancolor)
Réalisation & scénario Jacqueline Audry, d’après le roman éponyme Le Lis de mer d’André Pieyre de Mandiargues
Dialogues Colette Audry
Photo Edmond Séchan
Musique G. Ployer, Gianfranco Plenizio
Montage Charlotte Fournier
Direction artistique Sydney Bettex, Francesco Roselli
Production Maurice Jacquin, Alain Darbon, Pietro Nardi, Oscar Di Martino, Maurice Cadaze, Milvia Cinematografica, Maurice Jacquin & Le Terrier Productions
Interprètes Carole André (Vanina Mari), Christine, dite Kiki, Caron (Juliette), Angelo Infanti (l'étudiant)
Sortie en Italie : 28 avril 1972
Présentation au Festival de Cannes : mai 1972
Restauration par VDM à partir du négatif image et du négatif son version anglaise (plus long montage existant (The Girl Beneath the Lion).
Restauration inédite.
Distributeur : Studiocanal
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