Le Journal de l'eau

Prix Lumière : Jane Campion

Une forte sécheresse s’est abattue sur la province australienne de New South Wales. Dans son journal intime, Ziggy (Alice Englert), 11 ans, raconte la tristesse qui l’a envahie lorsque son père (Russell Dykstra), ne parvenant plus à les nourrir, a dû sacrifier ses deux chevaux favoris. Elle y consigne également les rêves des personnes qui l’entourent : les nuages et le retour de la pluie.

Entre les réalisations d'In the Cut et Bright Star, Jane Campion revient à ses premières amours, le court métrage. Le Journal de l’eau fait partie d’un ensemble de courts rassemblés dans le film collectif 8, auquel participaient, entre autres, Mira Nair, Abderrahmane Sissako, Gus Van Sant, Wim Wenders. Le film était une commande des Nations Unies, dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Peinture lyrique de la nature, Le Journal de l’eau est un plaidoyer où l’on retrouve les thèmes et motifs récurrents de la cinéaste : l’enfance, l’écriture, les chevaux de porcelaine de Sweetie, l’alliance. Il est aussi empli de mysticisme : la récolte de larmes, les nuages, qui, bouleversés par le son de l’alto, se rassemblent et se mettent à pleurer… Et il y a la jeune Ziggy, héroïne campionnesque en devenir, incarnée par Alice Englert, la fille de la réalisatrice.

« Une “partition” parfaite : le trio formé par l’imagination de la fillette, le paysage spectaculaire et l’impact du fléau est accompagné d’une musique que joue la plus belle et la plus douée des filles de la communauté. La Palme revient à ce film de Campion, à une cinématographie lyrique qui est la mise en scène, littérale et figurative, du trésor que sont nos larmes dans cette vallée aride. Quel bonheur ! » (Eithne O'Neill, Positif n° 545/546, juillet 2006)