Robert Mideau (Maurice Biraud) est un graveur de talent. Éric Masson (Franck Villard), petit truand et amant de sa femme, veut se servir de lui pour fabriquer des faux billets. Il contacte Charles Lepicard (Bernard Blier), ancien tenancier de maison close, et Lucas Malvoisin (Antoine Balpêtré), homme d’affaires véreux. Mais il leur manque le spécialiste de la fausse monnaie : Ferdinand Maréchal (Jean Gabin), dit le Dabe, retiré sous les tropiques. Celui-ci accepte de revenir à Paris pour prendre l’affaire en main, mais ses acolytes vont bientôt s’entendre pour le rouler.
À l’image des célèbres Touchez pas au grisbi (1954) et Razzia sur la chnouf (1955), Le cave se rebiffe est un polar humoristique qui marqua le genre. Le public ne se lassait pas de ces films aux répliques cinglantes, illustrant les mœurs de truands. L’argot rythme ainsi le récit, qui s’éloigne grandement du roman original et donne lieu à de nombreuses formules inoubliables.
« Le Cave se rebiffe est un film heureux, depuis le début. J’étais chez Audiard, comme d’habitude, et il venait de lire le livre d’Albert Simonin. Il trouvait l’histoire très bien. Malheureusement, le rôle principal dans le bouquin, c’est beaucoup plus un Bernard Blier qu’un Jean Gabin. Alors, on a "chanstiqué" un peu l’histoire pour arriver à faire un seigneur un peu dur pour le père Gabin. Et Albert Simonin est entré dans le coup ; j’ai trouvé ça très intelligent et malin de sa part. À la fin, il a même trouvé le film supérieur au roman, Albert, il était fou de joie. » (Gilles Grangier, Passé la Loire, c’est l’aventure - 50 ans de cinéma. Entretiens avec François Guérif, Actes Sud / Institut Lumière).
Le film est porté par une bande d’acteurs remarquables, notamment Maurice Biraud, déjà remarqué quelques mois plus tôt dans Un taxi pour Tobrouk de Denys de La Patellière, parfait ici dans le rôle du cave, c’est-à-dire du pigeon. Il va s’allier à Ferdinand Maréchal, dit le Dabe : le patriarche, le patron, le roi, un Jean Gabin, toujours impeccable.
Pour l’anecdote, le polar aurait pu être l’un des premiers films ou des truands échappent à la justice, si les auteurs n’avaient inséré un carton avant le générique final : « Il va sans dire que les protagonistes de cette vilaine histoire furent arrêtés la semaine suivante et condamnés aux peines prévues par l’article 139 du Code pénal ». Ce pied de nez à la censure est un dernier gag malin.
Le cave se rebiffe
France, Italie, 1961, 1h38, noir et blanc, format 1.66
Réalisation Gilles Grangier
Scénario Albert Simonin, Gilles Grangier, Michel Audiard, d'après le roman éponyme d’Albert Simonin
Dialogues Michel Audiard
Photo Louis Page
Musique Francis Lemarque, Michel Legrand
Montage Jacqueline Thiédot
Décors Jacques Colombier
Costumes Élise Servet, Mariette Chabrol
Production Jacques Bar, Cité-Films, Compagnia Cinematografica Mondiale
Interprètes : Jean Gabin (Ferdinand Maréchal, dit "le Dabe"), Bernard Blier (Charles Lepicard), Martine Carol (Solange Mideau), Maurice Biraud (Robert Mideau), Franck Villard (Éric Masson), Ginette Leclerc (Léa Lepicard), Françoise Rosay (Pauline), Antoine Balpêtré (Maître Lucas Malvoisin), Clara Gansard (Georgette, la bonne), Albert Dinan (le commissaire Rémy), Gérard Buhr (l'inspecteur Martin)
Sortie en France : 26 août 1961
Sortie en Italie : 28 mars 1962
Restauration 2K effectuée à partir du matériel d’origine par DIGITAL FACTORY, avec le soutien du CNC.
Distributeur : Gaumont
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