1567. Amoureuse depuis l’enfance d’Henri de Guise (Gaspard Ulliel), la jeune Marie de Mézières (Mélanie Thierry) est donnée en mariage au prince de Montpensier (Grégoire Leprince-Ringuet), qu’elle doit apprendre à aimer. Alors que son époux est appelé à combattre les protestants, la princesse reste seule au château en compagnie du comte de Chabannes (Lambert Wilson), ami et professeur du prince, qui poursuit son éducation. La visite de Guise, puis les retrouvailles avec lui à la cour de Charles IX, ravive une passion éteinte par devoir…
Rédigé par Madame de La Fayette avant La Princesse de Clèves, La Princesse de Montpensier est« un texte dense, très elliptique, admirablement écrit, expliquait Bertrand Tavernier. On en a gardé l’esprit, sauf la fin, moralisante et puritaine, où Madame de La Fayette cherche à convaincre les jeunes filles de ne pas céder à l’amour. Dans le texte, l’auteure dit que les parents durent “tourmenter” leur fille, devant son refus de se marier. Grâce à Didier Le Fur, spécialiste du XVIe siècle, que j’ai souvent appelé à la rescousse, j’ai appris que cela signifiait “torturer”, autrement dit fouetter, jeter au cachot, enfermer dans un couvent. » (Télérama, 24 mars 2019)
Le cinéaste était passionné d’Histoire : pas seulement celle des grands événements, mais surtout celle des mentalités, croyances, pratiques et mœurs d’une époque. Aux côtés d’une héroïne qui tente de se libérer des diktats masculins, devenant le symbole des violences faites aux femmes, un personnage synthétise l’homme de la Renaissance : l’érudit Chabannes, qui tourne le dos aux horreurs de la guerre, pour prôner un équilibre mesuré des rapports humains qu’il compare à la relation des planètes dans l’univers. Dans cet homme à la fois sage et passionné, Bertrand Tavernier a mis beaucoup de lui-même.
La Princesse de Montpensier est aussi un film d’action, un western Renaissance, où les grands espaces sont sublimés par l’image de Bruno de Keyzer et les corps à corps dans la boue puissamment filmés à la steadycam. Ceux qui font l’Histoire de France, Guise, Montpensier, Anjou, le futur Henri III, sont des hommes très jeunes à qui l’on n’a appris que l’art de la guerre. Ils se disputent comme un trophée un magnifique personnage féminin, porté par une actrice frémissante. « Comme un peintre d'action, M. Tavernier aime l’ampleur et l’audace, et il remplit régulièrement l'écran de mouvements éclatants, les chevaux au galop traversant l'image avec la caméra à leur poursuite. Mais au cœur des intrigues qui courent dans les châteaux comme un virus mortel, il fait une place à Marie. D'une beauté à la Bardot, Mélanie Thierry est hypnotiquement fascinante » (Manohla Dargis, New York Times, 14 avril 2011)
La Princesse de Montpensier
France, 2010, 2h19, couleurs, format 2.35
Réalisation Bertrand Tavernier
Scénario Bertrand Tavernier, François-Olivier Rousseau, Jean Cosmos, d’après la nouvelle de Madame de La Fayette
Photo Bruno de Keyzer
Montage Sophie Brunet
Musique Philippe Sarde
Décors Guy-Claude François
Costumes Caroline de Vivaise
Production Frédéric Bourboulon, Laurent Brochand, Éric Heumann, Paradis Films
Interprètes Mélanie Thierry (Marie de Montpensier), Lambert Wilson (le comte de Chabannes), Grégoire Leprince-Ringuet (le prince de Montpensier), Gaspard Ulliel (Henri de Guise), Raphaël Personnaz (le duc d’Anjou), Judith Chemla (Catherine de Guise), Philippe Magnan (le marquis de Mézières), Michel Vuillermoz (le duc de Montpensier)
Présentation au Festival de Cannes 16 mai 2010
Sortie en France 3 novembre 2010
Distributeur : Studiocanal
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox