Billetterie

La Nuit des femmes

Onna bakari no yoru

de Kinuyo Tanaka , Japon , 1961

Histoire permanente des femmes cinéastes

Japon, fin des années 50. Alors que la loi antiprostitution vient d’être votée, des centres accueillent désormais les femmes jugées aptes à se réinsérer dans la société. Au centre de Shiragiku, Kuniko (Chisako Hara), une ancienne prostituée épaulée par Madame Nogami (Chikage Awashima), la directrice, commence un nouveau travail au sein d’une épicerie.

 LA NUIT DES FEMMES


Lettre d’amour
, premier film de Kinuyo Tanaka, évoquait déjà en 1953 la question de la prostitution des femmes au Japon. Quand la cinéaste décide de revenir sur cette question en 1961, une loi antiprostitution a été adoptée depuis cinq ans, après des mois de discussions devant la Diète.

Bien des films japonais auront traité de la question de la prostitution, avant Kinuyo Tanaka. Mizoguchi, par exemple, avait abordé le sujet dans Femmes de la nuit (1948) où il offrait le rôle principal à Tanaka, ou encore dans La Rue de la honte, son dernier film, sorti en 1956.

Ici, Kuniko essaye de reprendre pied dans cette nouvelle vie que la société considère comme seule respectable. Mais cette même société, hypocrite et emplie de préjugés, lui reproche toujours son passé : méfiante, elle perçoit la jeune femme comme une menace, développant parfois haine et violence envers elle. Alors qu’elle ne s’envisage pas comme une victime et lutte pour son indépendance, Kuniko se retire pourtant du monde et se prive d’une possible histoire d’amour, comme si elle devait en permanence se laver de son histoire. 

La Nuit des femmes est contemporain de son époque. Il présente des aspects documentaires, donnant dès l’ouverture des explications contextuelles en voix off et affirmant son caractère social. Si Tanaka interroge par le biais des résidentes la question de la moralité de la prostitution, elle ne donne pas de réponse tranchée et s’incline devant une sorte de fatalité. La prostitution était légale, elle ne l’est plus : il faut donc s'adapter au cadre de la loi.

« Tanaka n’échappe pas aux conventions morales de son temps, insistant sur la nécessité du sacrifice afin de retrouver son intégrité morale. Cependant, elle critique une société dans laquelle les femmes continuent d’être exploitées. Montrant le groupe de femmes et sa solidarité – une des pêcheuses aide Kuniko à porter sur son épaule sa lourde corbeille – elle termine son film sur l’image d’une communauté de femmes fortes. » (Andrea Grunert, Jeune Cinéma n°408-409, été 2021)

La Nuit des femmes (Onna bakari no yoru)
Japon, 1961, 1h33, noir et blanc, format 2.35

Réalisation Kinuyo Tanaka
Scénario Sumie Tanaka, d’après le roman Michi aredo de Masako Yana
Photo Asakazu Nakai
Musique Hikaru Hayashi
Direction artistique Motoji Kojima
Production Hideyuki Shiino, Toho Company
Interprètes Chisako Hara (Kuniko), Akemi Kita (Chieko), Chieko Seki (Oyuki), Masumi Harukawa (Harada), Sadako Sawamura (le docteur Kitamura), Chikage Awashima (Mme Nogami, la directrice du centre), Fumiko Okamura (Okada), Chieko Nakakita (Yoshi Takagi), Yosuke Natsuki (Tsukasa Hayakawa), Kyoko Kagawa (Mme Shima)

Sortie au Japon : 5 septembre 1961

Restauration Toho Co., Ltd. réalisée à partir du négatif original du film.

Restauration inédite.

Sortie en salles par Carlotta Films de la rétrospective Kinuyo Tanaka en avril 2022.

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT me 13 14h30 - Comœdia
présenté par Delphine Gleize
Icone Billet 17ACHAT ve 15 17h15 - Lumière Terreaux
présenté par Pascal-Alex Vincent (Spécialiste du cinéma japonais)

Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox