Stéphane Blanchon (Jean Desailly), professeur en Suisse, est soupçonné du meurtre de Belle (Alexandra Stewart), une jeune Américaine qui logeait chez lui, dans sa villa proche de Genève. Stéphane était seul avec Belle le soir où elle a été étranglée. Même sa femme est troublée par les preuves qui semblent l’accabler. L’opinion publique ne lui est pas favorable. Sur la porte du garage, une main anonyme a écrit le mot « assassin ».
Si le cinéma de Molinaro est contemporain de la Nouvelle Vague, il n’en fait pas pour autant partie. Son style est soigné, humble, efficace. « On a longtemps accusé Molinaro de n’être qu’un technicien, le Duvivier de la nouvelle génération. Il est bien mieux que cela. C’est un cinéaste sobre et honnête qui a compris la leçon du meilleur cinéma américain et a su l’adapter à sa sensibilité personnelle, fine et raffinée. Et j’aime sa modestie. Elle est pour moi un gage d’un authentique amour du vrai cinéma bien plus sûr que celui d’autres cinéastes de sa génération, aux prétentions sans bornes. » (Jean Douchet, Arts, 8 mars 1961)
Située à l’origine aux États-Unis mais transposée en Suisse, l’œuvre de Simenon est adaptée avec le plus grand soin et la plus grande fidélité. L’atmosphère du roman est admirablement restituée : il n’est pas tant question d’une enquête policière ou de suspense que d’une étude psychologique, voire sociologique. Soupçonné de toutes parts, le personnage de Stéphane Blanchon plonge en lui-même, fait son examen de conscience et doit faire face à ses secrets, ses désirs refoulés. Il est incarné par Jean Dessailly, qui livre une interprétation pleine de nuances, complexe et émouvante.
« L’œuvre de Georges Simenon a déjà inspiré une soixantaine de films. Le père de Maigret vient de déclarer que parmi toutes ces adaptations, il considérait La Mort de Belle comme une des plus fidèles et des plus réussies. Le film réalisé par Édouard Molinaro est en effet très proche du roman original. Très proche par son scénario qui suit fidèlement de chapitre en chapitre la construction du livre. Très proche surtout par son style dont la concision, la vivacité, la clarté, non exempte parfois de sécheresse, l’élégance naturelle constituent une excellente transposition cinématographique de l’écriture romanesque de Simenon. » (Jean de Baroncelli, Le Monde, 7 mars 1961)
La Mort de Belle
France, 1961, 1h31, noir et blanc, format 1.66
Réalisation Édouard Molinaro
Scénario Jean Anouilh, d’après le roman éponyme de Georges Simenon
Photo Jean-Louis Picavet
Direction artistique Robert Clavel
Musique Georges Delerue
Montage Monique Isnardon, Robert Isnardon
Production François Chavane, Cinéphonic, Les Films Odéon
Interprètes Jean Desailly (Stéphane Blanchon), Alexandra Stewart (Belle Shermann), Jacques Monod (le juge Beckmann), Yves Robert (le barman), Yvette Étiévant (Nina Graff), Louisa Colpeyn (Lorraine Shermann), Pierre Vaneck (l'employé de la morgue), Gabriel Gobin (le sergent Ruchet), Jacques Hilling (le sergent Cristever), Pierre Kast (l'amoureux de l'hôtel), Suzanne Courtal (Mme Pidoux), Lucien Hubert (M. Pidoux), Georges Cusin (M. Genet), Marc Cassot (le commissaire Dalcroze)
Sortie en France : 3 mars 1961
Restauration 4K Studiocanal au laboratoire L'Image retrouvée avec la participation du CNC.
Restauration inédite.
Distributeur : Studiocanal
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