Rome dans la splendeur de l’été. Jep Gamberdella (Toni Servillo), bel homme au charme irrésistible malgré les premiers signes de la vieillesse, jouit des mondanités de la ville. Il est de toutes les soirées et de toutes les fêtes, son esprit fait merveille et sa compagnie est recherchée. Journaliste à succès, séducteur impénitent, il a écrit dans sa jeunesse un roman qui lui a valu un prix et une réputation d’écrivain frustré : il cache son désarroi derrière une attitude cynique et désabusée et pose sur le monde un regard d’une amère lucidité.
Septième long métrage de Paolo Sorrentino, La grande bellezza recevra l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Jep Gamberdella, interprété par le magistral Toni Servillo, vieux dandy tiré à quatre épingles, promène son ennui dans les fêtes aussi grandioses que vaines de la belle société romaine. Avec son léger sourire, mi ironique - mi tragique, Jep est un « cynique sentimental » comme l’explique le cinéaste ; il est en quête d’une beauté déjà passée, qui lui échappe sans cesse « Gambardella navigue entre l’insolence et l’émotion. La beauté l’émeut, il la perçoit, mais il la sait incapable de durer, et la prescience de cette perte implacable lui fait monter les larmes aux yeux dans la séquence où il regarde les clichés de ce type qui s’est pris en photo chaque jour de son existence. » (Paolo Sorrentino, Le Nouvel Observateur, 24 mai 2013)
Rappelant évidemment La dolce vita de Fellini (1960), La grande bellezza raconte la crise de l’Italie, la décadence berlusconienne et ses conséquences. Fidèle à son style baroque et à une mise en scène virtuose, Sorrentino réalise une œuvre splendide, pleine de démesure, mais aussi d’une immense mélancolie, où se croisent les tubes de Bob Sinclar et la musique sacrée de John Tavener.
Le véritable personnage principal du film, c’est Rome. D’une beauté immortelle qui pousse au malaise un touriste japonais victime du syndrome de Stendhal, elle est celle qui demeure, immuable, face à ce jeu pathétique des apparences et à une société en perdition.
« C’est un peu le film qui raconte la fin d’une époque, sans savoir ce qui nous attend dans le futur. Pour moi, c’est le film "définitif" qui fait le récit des trente dernières années de l’Italie, avec les conséquences angoissantes qu’il montre. L’angoisse naît aussi du fait que c’est un film qui n’ouvre pas vers un futur. Parce que nous sommes tous assez perdus, face à ce futur incertain. » (Toni Servillo, avril 2013)
La grande bellezza
Italie, France, 2013, 2h22, couleurs, format 2.39
Réalisation Paolo Sorrentino
Scénario Paolo Sorrentino, Umberto Contarello
Photo Luca Bigazzi
Musique Lele Marchitelli ; David Lang, Bob Sinclar, Raffaella Carrà, Decoder Ring, Arvo Pärt, Henryk Mikolaj Górecki, John Tavener, William Blake, Zbigniew Preisner, Georges Bizet, Annie Lennox, David A. Stewart…
Montage Cristiano Travaglioli
Décors Stefania Cella
Costumes Daniela Ciancio
Production Nicola Giuliano, Francesca Cima, Fabio Conversi, Jérôme Seydoux, Indigo Film, Medusa Film, Babe Film, Pathé, France 2 Cinéma
Interprètes Toni Servillo (Jep Gambardella), Carlo Verdone (Romano), Sabrina Ferilli (Ramona), Carlo Buccirosso (Lello Cava), Iaia Forte (Trumeau), Pamela Villoresi (Viola), Galatea Ranzi (Stefania), Franco Graziosi (le comte Colonna), Giorgio Pasotti (Stefano), Massimo Popolizio (Alfio Bracco), Sonia Gessner (la comtesse Colonna)
Présentation au Festival de Cannes : 21 mai 2013
Sortie en Italie : 21 mai 2013
Sortie en France : 22 mai 2013
Distributeur : Pathé
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