Billetterie

La Divine croisière

de Julien Duvivier , France , 1929

Sublimes moments du muet

Le tyrannique armateur Claude Ferjac (Henry Krauss) décide, contre l’avis de l’équipage, de faire appareiller son navire Le Cordillère alors qu’il nécessite des réparations. Pendant le voyage, un matelot, Mareuil (Thomy Bourdelle), s’aperçoit que le navire transporte de l’alcool ; il organise une mutinerie pour s’emparer de la marchandise. Le capitaine Jacques de Saint-Ermont (Jean Murat) et ses hommes sont enfermés dans la cale mais, lors d’une tempête, le bateau s’échoue sur une île déserte du Pacifique.

 DIVINE-CROISIERE


« Si j’étais architecte et que j’aie à édifier un palais du cinéma, je surmonterais l’entrée de cet édifice d’une statue de Duvivier. […] Ce grand technicien, ce rigoriste était un poète. » écrira Jean Renoir (Écrits 1926-1971, Belfond) à la mort de Julien Duvivier.  Malgré une carrière prolifique de plus de soixante films, ponctuée de monuments comme La Belle Équipe (1936), Pépé le Moko (1937) ou La Fin du jour (1939) et malgré l’admiration que lui témoignaient ses pairs, le cinéaste reste un auteur moins considéré que d’autres grands cinéastes français de son temps. La faute sans doute à une filmographie très éclectique, sans thématique bien définie et reconnaissable. Pour Duvivier, ce qui importait, c’était l’histoire à raconter. Ainsi, cet artiste complet venu du théâtre, fin scénariste, technicien aguerri et directeur d’acteur précis, a construit une œuvre d’une grande cohérence, traversée par une vision noire et lucide de l’humanité.

Si la critique ne renie pas le grand savoir-faire du cinéaste, elle lui reproche ici le choix de son scénario. « Le jour où Monsieur Julien Duvivier aura un très bon scénario, je crois qu’il nous donnera du très bon cinéma. Comme dans beaucoup de ses anciens films il fut ici encore trahi par son sujet. Sa réalisation est bonne, il a l’intelligence de l’image et il semble bien diriger ses interprètes. Malgré ces qualités, son film ne peut pas nous intéresser jusqu’au bout. » (Roger Régent, Pour Vous n°23, 25 avril 1929) Pourtant La Divine croisière est d’une qualité technique et esthétique rare, rappelant le cinéma soviétique : mouvements de caméra, panoramiques très courts associés à des gros plans, montage vif, éclairage soulignant les visages et les émotions des personnages – douleur, détermination, peur… Saisissant.

La Divine croisière
France, 1929, 1h36, noir et blanc, format 1.33

Réalisation & scénario Julien Duvivier
Photo André Dantan, Armand Thirard 
Production Marcel Vandal, Charles Delac, Le Film d'Art
Interprètes
 Jean Murat (Jacques de Saint-Ermont), Suzanne Christy (Simone Ferjac), Thomy Bourdelle (Mareuil), Charlotte Barbier-Krauss (Madame de Saint-Ermont), Line Noro (Jeanne Le Guiven), Louis Kerly (le curé), Angèle Decori (Angélique), Henry Krauss (Claude Ferjac), Henri Valbel (Kerjean), Georges Paulais (le matelot Brélez), François Viguier (Le Guénec)

Sortie en France : 14 juin 1929

Restauration inédite de Lobster Films avec le soutien du CNC

Restauration à partir d’une copie nitrate abrégée et teintée, et de quatre éléments parcellaires 35 mm des collections de la Cinémathèque française, et avec des plans censurés extraits de copies des collections du Eye Filmmuseum et Lobster Films.

 

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT je 14 18h45 - Pathé Bellecour
En présence de Serge Bromberg (Directeur Lobster Films)
Icone Billet 17ACHAT ve 15 11h15 - Villa Lumière
En présence de Serge Bromberg (Directeur Lobster Films)

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