Cinq amis, ouvriers au chômage et révoltés, gagnent à la Loterie nationale grâce à un billet acheté en commun. Ils décident de construire ensemble une guinguette en bord de Marne.
« Quand on s'promène au bord de l'eau / Comme tout est beau, quel renouveau… » Symbole du film La Belle Équipe, ces quelques paroles de la chanson chantée par Jean Gabin ont traversé les décennies. Un hymne aux joies simples, à la camaraderie, à la tendresse… Une atmosphère traduite dans le film par de longs plans superbes où la caméra glisse d’un groupe à l’autre, le temps de fêtes et d’un bonheur commun.
Depuis ses débuts en 1919, Julien Duvivier a tourné trente-cinq films, pris avec brio le virage du parlant et multiplié les succès. Avec Jean Gabin, il a déjà tourné Maria Chapdelaine, Golgotha (dans lequel Gabin incarne Ponce Pilate !), puis La Bandera (pour lequel le cinéaste fait déjà équipe avec Charles Spaak, scénariste belge et futur très grand nom du cinéma français). La Belle Équipe est devenu, malgré lui, un film emblématique d’une année riche en événements : l’avènement du Front populaire, les congés payés, le début de la guerre civile espagnole… C’est toute la mythologie de 1936 (chômage, solidarité ouvrière, désir d’ascension sociale, situation incertaine des immigrés, promenades en bord de Marne) qui le traverse de part en part. Mais Duvivier se défendra toujours d’avoir voulu réaliser un film politique et engagé.
Car c’est bien l’histoire d’un groupe de copains, dont le rêve vire au cauchemar sous l’effet de difficultés, d’accidents et de querelles amoureuses. Un drame dont la fin pessimiste (Charles et Jean s’entretuent pour la vénéneuse Gina) fut jugée trop noire par le producteur, qui obligea Duvivier à en tourner une autre version, plus optimiste mais bien moins réaliste.
« La Belle Équipe […], sous prétexte d’épouser les espoirs et les enthousiasmes du Front populaire, en dégage d’autant mieux les germes de mort. Là où une communauté veut se reconstruire, le réalisateur ne cesse de désamorcer cet idéal par de discrètes lézardes, puis par des coups de théâtre de plus en plus violents. […] Duvivier a beau accompagner tous les mirages de son temps, ce n’est jamais que pour les conjuguer irrémédiablement au passé. » (Noël Herpe, Positif n°429, novembre 1996)
La Belle Équipe
France, 1936, 1h44, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Julien Duvivier
Scénario Julien Duvivier, Charles Spaak
Photo Jules Krüger, Marc Fossard
Musique Maurice Yvain
Montage Marthe Poncin
Décors Jacques Krauss
Production Arys Nissotti, Ciné-Arys Productions
InterprètesJean Gabin (Jean), Charles Vanel (Charles), Raymond Aimos (Raymond), Charles Dorat (Jacques), Viviane Romance (Gina), Raphaël Medina (Mario), Micheline Cheirel (Huguette), Fernand Charpin (le gendarme), Raymond Cordy (l'ivrogne), Charles Granval (l'hôtelier), Marcelle Géniat (la grand-mère), Robert Lynen (René), Jacques Baumer (Jubette), Marcel Maupi (le poivrot du restaurant)
Sortie en France : 17 septembre 1936
Restauration 4K Pathé, d’après les négatifs originaux nitrates au laboratoire L’Immagine Ritrovata (Paris-Bologne) avec l’aide du CNC.
Distributeur : Pathé Distribution
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