Horloger à Lyon dans le quartier de Saint-Paul, Michel Descombes (Philippe Noiret) mène une vie tranquille. Un jour, il apprend que son fils Bernard (Sylvain Rougerie) a commis un meurtre, et que, en fuite avec sa petite amie, il est recherché par la police. Michel, malgré ses relations difficiles avec son fils, décide de comprendre comment il en est arrivé là…
Pour son premier long métrage, Bertrand Tavernier choisit d’adapter un roman de Georges Simenon, L’Horloger d’Everton. Les thèmes développés dans le livre le touchent : le lien de filiation – qui deviendra un sujet majeur de son cinéma – et l’héroïsme quotidien. Il bataille pendant des mois avec l’écrivain pour obtenir les droits et sa pugnacité finira par avoir raison des réticences de Simenon. Bertrand Tavernier va par ailleurs chercher deux scénaristes du cinéma français des années 40 à 60, Jean Aurenche et Pierre Bost, qui avaient travaillé aux côtés de Claude Autant-Lara ou René Clément et été cloués au pilori par François Truffaut et la Nouvelle Vague. Les scénaristes sont enthousiastes à l’idée de travailler avec un jeune réalisateur, c’est le début d’une fructueuse collaboration et d’une longue amitié entre Aurenche et Tavernier (Bost décèdera après Le Juge et l'assassin). Dès son premier film, Bertrand Tavernier se révèle aussi très bien inspiré quant au choix de ses interprètes : Philippe Noiret bien sûr, mais aussi Jean Rochefort et la toute jeune Christine Pascal.
Prix Louis-Delluc 1974, L’Horloger de Saint-Paul est une œuvre très personnelle quifut l’objet d’un combat acharné : alors qu’on lui propose de doubler son salaire s’il tourne ses intérieurs à Paris, Tavernier refuse et tournera à Lyon, sa ville natale, coûte que coûte. Il fait ainsi de sa ville un des personnages principaux du récit. « Je voulais la décrire d’abord pour son aspect plastique, italien : car on la montre toujours comme une ville sinistre, bourgeoise. Je trouve qu’il y a, à Lyon, un côté italien — un côté ocre, un côté Sienne — qui ne fait pas antiquaire, ou folklorique. Ces cours, ces endroits sont habités par des gens modestes. Ces rues, ces cours, c’est ce que j’aimais. On n’a pas l’impression d’être dans le Marais, avec ses hôtels particuliers et ses poutres apparentes. Le quartier Saint-Paul est un quartier d’artisans. Lyon est aussi une ville qui a un côté sombre, un côté mystérieux, violent, secret. Et le personnage du père me semblait bien appartenir à Lyon. » (Bertrand Tavernier, Jeune Cinéma n°77, mars 1974)
L’Horloger de Saint-Paul
France, 1973, 1h45, couleurs (Eastmancolor), format 1.66
Réalisation Bertrand Tavernier
Scénario Bertrand Tavernier, Jean Aurenche, Pierre Bost d'après le roman L'Horloger d'Everton de Georges Simenon
Photo Pierre-William Glenn
Musique Philippe Sarde
Montage Armand Psenny
Décors Jean Mandaroux
Production Raymond Danon, Lira Films
Interprètes Philippe Noiret (Michel Descombes), Jean Rochefort (le commissaire Guibout), Jacques Denis (Antoine), Clotilde Joano (Janine Boitard, la journaliste), Sylvain Rougerie (Bernard Descombes), Christine Pascal (Liliane Torrini), Andrée Tainsy (Madeleine Fourmet), Yves Afonso (l’officier Bricard), Julien Bertheau (Edouard), Jacques Hilling (Costes, le journaliste)
Sortie en France 16 janvier 1974
Présentation à la Berlinale juin 1974
DCP fabriqué spécialement pour le festival par Studiocanal
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