Divorcé de Christine (Claude Jade), Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) garde des relations amicales avec son ex-épouse et vient de publier son premier roman : Les Salades de l’amour. Il vit alors avec Sabine (Dorothée), une disquaire, mais rencontre par hasard son premier amour, Colette (Marie-France Pisier), qui vient de lire son roman.
Après l’échec commercial de La Chambre verte (1978) et alors qu’on pensait la saga Antoine Doinel achevée avec Domicile conjugal, François Truffaut décide de retrouver son héros et de retravailler ainsi avec Jean-Pierre Léaud. Film éprouvant, mais nécessaire pour le cinéaste et son comédien fétiche, L’Amour en fuite à des airs de film-testament et met fin à un cycle de vingt ans.
Biographie filmée,le filmest parsemé d’extraits des précédents chapitres. Alors qu’Antoine publie son autobiographie, bouclant ainsi la boucle, les flash-back replacent cet opus dans la temporalité de deux décennies. « Mais il n’y a pas ici d’effet de best of ou de simple reconnaissance pour initiés. Il s’agit davantage d’une manière d’inscrire cette saga dans une temporalité absolument bouleversante, qui rappelle à quel point l’élément biographique est essentiel dans l’œuvre de Truffaut, a fortiori dans les Doinel. » (Jérôme Larcher, Le Dictionnaire François Truffaut, sous la dir. d’Antoine de Baecque et Arnaud Guigue, La Martinière)
C’est avec mélancolie et peu de confiance dans le film (considéré comme mineur par la critique) que Truffaut referme un cycle qui représente un cas peu fréquent dans l’histoire du cinéma. À la fois patchwork sentimental et machine à remonter le temps, L’Amour en fuite ouvre cependant quelques portes à ce personnage d’éternel angoissé : la réconciliation avec sa mère et l’aboutissement d’un amour entamé des années plus tôt.
« Il est délibérément construit comme le dernier épisode des aventures d’Antoine Doinel […]. Cette idée d’un film qui serait “une espèce de mosaïque, l’histoire d’une vie”, paraît d’abord légère et excitante à Truffaut, qui ignore encore qu’elle s’avèrera plus complexe qu’il y paraissait, et même parfois très angoissante. […] En s’émancipant de manière définitive d’Antoine Doinel, un personnage qu’il a créé et accompagné durant vingt ans, et qui a fait le tour du monde, François Truffaut se sent un peu plus seul, presque orphelin. Pour la première fois de sa vie, il se dit un peu lassé de tourner des films. » (Antoine de Baecque et Serge Toubiana, François Truffaut, Gallimard)
L’Amour en fuite
France, 1979, 1h34, noir et blanc / couleurs (Eastmancolor), format 1.66
Réalisation François Truffaut
Scénario François Truffaut, Marie-France Pisier, Jean Aurel, Suzanne Schiffman
Photo Nestor Almendros
Musique Georges Delerue ; Laurent Voulzy, Alain Souchon
Montage Martine Barraqué
Décors Jean-Pierre Kohut-Svelko
Costumes Monique Dury
Production Les Films du Carrosse
Interprètes Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel), Marie-France Pisier (Colette), Claude Jade (Christine), Dani (Liliane), Dorothée (Sabine Barnerias), Marie Henriau (le juge des divorces), Daniel Mesguich (Xavier Barnerias, le libraire), Julien Bertheau (M. Lucien), Jean-Pierre Ducos (l'avocat de Christine), Julien Dubois (Alphonse Doinel), Alain Ollivier (le juge d'Aix), Pierre Dios (Maître Renard), Monique Dury (Mme Ida)
Sortie en France : 24 janvier 1979
Présentation à la Berlinale : février 1979
Restauration inédite 4K MK2 par le laboratoire Hiventy, supervisée par Guillaume Schiffman, directeur de la photographie assisté d'Éric Vallée, avec le soutien du CNC et d'OCS.
Distributeur : Carlotta Films
Ressorties en salles et en vidéo en décembre 2021
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