Cela fait maintenant trois ans que les dinosaures se sont échappés de leurs enclos et ont détruit le parc à thème et complexe de luxe Jurassic World. L’île a été abandonnée par les humains alors que les dinosaures survivants sont livrés à eux-mêmes dans la jungle. Lorsque le volcan longtemps inactif de l'île commence à rugir, Owen (Chris Pratt) et Claire (Bryce Dallas Howard) s’organisent pour sauver les dinosaures restants de l’extinction.
Adapté du roman éponyme de Michael Crichton, Jurassic Park fera date. Véritable révolution technologique dans son utilisation des effets spéciaux et visuels, le film est en concordance absolue avec son scénario — faire renaître des dinosaures — et donne à voir à l’écran des créatures plus vraies que nature.
Steven Spielberg souhaitait utiliser au maximum des dinosaures animatroniques, robotisés ou animés à distance, avec pour référence le King Kong du parc Universal Studios en Floride. Il fait donc appel à son concepteur, Robert Gurr, et lui demande de réaliser un tyrannosaure robotisé en taille réelle et autonome. Alors que les premiers essais ne sont pas concluants, Spielberg se retrouve face à une barrière technique. Le moment est historique : les effets spéciaux classiques sont dépassés, il va devoir faire appel aux images numériques s’il souhaite réaliser un film à la hauteur de ses attentes.
La décision est donc prise d’associer l’animatronique, le go motion (variation de l'animation en stop motion qui incorpore un flou de mouvement afin de rendre celui-ci plus fluide) et les effets numériques crées par ILM - Industrial Light & Magic.
« Jurassic Park est beaucoup plus qu’un film sur les dinosaures, beaucoup plus qu’un magnifique tour de magie. C’est un film gigantesque, à la fois monstrueux et prodigieux. Un film stupéfiant et, à plus d’un titre, exemplaire. Tant par ce qu’il révèle du cinéma d’aujourd’hui que par ce qu’il laisse entrevoir du cinéma de demain. […]La réussite du film ne tient pas à son intrigue, au suspense de la narration, mais à la seule puissance de ses images. Pas besoin d’avoir recours aux artifices du récit pour suggérer le rêve puisqu’il est là, visible sur l’écran. […] Aussi étrange que cela puisse paraître, Jurassic Park est donc bel et bien un film pionnier. […] Il constitue probablement l’une des étapes les plus importantes du cinéma depuis l’arrivée du parlant. » (Christophe d’Yvoire, Studio Magazine, Hors série n°79, octobre 1993)
À sa sortie, Jurassic Park, défi colossal, connaît un triomphe exceptionnel : il remporte trois Oscars et devient le plus gros succès financier jamais obtenu, le premier film à dépasser les 900 millions de dollars de recettes (il ne sera surpassé qu’en 1997 par Titanic de James Cameron).
Quatre ans plus tard, Spielberg réalise la suite de Jurassic Park en adaptant le roman Le Monde perdu de Michael Crichton. Lorsqu’il apprend que celui-ci travaille sur un second opus, le cinéaste, fort du succès du premier film, en achète immédiatement les droits et se lance dans la préparation du Monde perdu : Jurassic Park. L’infographie s’étant grandement améliorée en quelques années, Spielberg souhaite aller encore plus loin dans le réalisme et travaille de nouveau avec ILM. Pour autant, il ne veut pas délaisser son scénario et aborde son sujet de manière plus sombre : le mal, c’est de vouloir soumettre la nature.
Le troisième volet de la série, Jurassic Park 3, est réalisé en 2001 par Joe Johnston, qui s’était déjà proposé pour réaliser le second chapitre. Annoncé comme le dernier film de la série, il s'inspire librement des romans de Crichton.
En 2015 sort Jurassic World. Réalisé par Colin Trevorrow, le film situe son action vingt-deux ans après les événements de Jurassic Park et opte pour des dinosaures purement numériques et des effets spéciaux 3D qui précipitent littéralement le spectateur dans la gueule des créatures. N’égalant pas l’inventivité des premiers opus, mais proposant de fantastiques scènes d’action, Jurassic World et sa suite Jurassic World: Fallen Kingdom, réalisée par Juan Antonio Bayona, séduisent le public et connaissent un immense succès au box-office.
Le critique Jean-Marc Lalanne déclarera à propos de Jurassic World « Le film est un plaidoyer antispéciste vraiment virulent qui réforme de fond en comble les préceptes humanocentrés de la franchise : l’homme doit accepter de voir sa position de domination des espèces contrariée ; toutes les formes du vivant sont équivalentes en droit : il n’y a aucune prévalence des êtres issus de la reproduction naturelle biologique sur leurs clones conçus in vitro par des apprentis sorciers de la génétique. » (Les Inrockuptibles, 13 juin 2018)
Jurassic World: Fallen Kingdom
États-Unis, Espagne, 2018, 2h08, couleurs, format 2.39
Réalisation Juan Antonio Bayona
Scénario Derek Connolly, Colin Trevorrow, d’après les personnages du roman Jurassic Park de Michael Crichton
Photo Oscar Faura
Musique Michael Giacchino ; John Fogerty, Creedence Clearwater Revival
Montage Bernat Vilaplana
Décors Andy Nicholson
Costumes Sammy Sheldon Differ
Effets spéciaux Douglas D. Ziegler
Effets visuels Alex Wuttke, Industrial Light & Magic
Production Belén Atienza, Patrick Crowley, Frank Marshall, Thomas Hayslip, Universal Pictures, Amblin Entertainment, Legendary Entertainment, Perfect World Pictures
Interprètes Bryce Dallas Howard (Claire Dearing), Chris Pratt (Owen Grady), Ted Levine (Ken Wheatley), Jeff Goldblum (Ian Malcolm), Toby Jones (Gunnar Eversol), James Cromwell (Benjamin Lockwood), BD Wong (Dr. Henry Wu), Rafe Spall (Eli Mills), Daniella Pineda (Zia Rodriguez), Justice Smith (Franklin), Geraldine Chaplin (Iris), Peter Jason (le député Sherwood), Conlan Casal (Radovan), Robert Emms (Jack), Isabella Sermon (Maisie Lockwood)
Sortie en France : 6 juin 2018
Sortie en Espagne : 7 juin 2018
Sortie aux États-Unis : 22 juin 2018
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