Joan (Wendy Hiller), fille de banquier, doit épouser sir Robert Gellinger, riche industriel de l’âge de son père. Alors qu’elle part le rejoindre sur l’île de Kiloran, au large de l’Écosse, une tempête l’empêche d’embarquer. Elle est bloquée sur l’île de Mull et fait la connaissance de Torquil MacNeil (Roger Livesey) qui lui propose de l’héberger.
« J’ai toujours eu envie de faire un film sur une jeune fille qui veut aller dans une île. À la fin de son voyage, elle est si près qu’elle peut distinguer les gens sur l’île, mais une tempête l’empêche de débarquer, et quand la tempête est passée, elle n’a plus envie d’y aller, parce que sa vie a changé brusquement, comme cela arrive souvent aux jeunes filles. » (Emeric Pressburger, cité par Michael Powell, Une vie dans le cinéma, Actes Sud / Institut Lumière) Quand Michael Powell demande les raisons qu’a la jeune fille d’aller sur cette île, Pressburger lui répond, avec un sourire mystérieux, « Faisons le film pour le savoir. »
C’est pour faire un mariage de raison que Joan se rend sur cette île. Dans l’univers qu’elle s’est créé, l’argent et la réussite sont les mètres-étalons du bonheur. Elle est sûre de ses choix. Jusqu’au moment où, coincée par une tempête à la dernière escale, elle découvre un monde éloigné de ses certitudes, heureux bien que modeste. Et il y a Torquil, cet homme qui l’émeut plus que de raison.
Avec un scénario écrit par Emeric Pressburger en seulement cinq jours et tourné en grande partie dans les Hébrides, Je sais où je vais est un film délicat et captivant. Avec ses paysages sauvages, sa lande aride battue par les vents, il porte une authenticité - que vient renforcer, sans pittoresque aucun, l’utilisation du gaélique -, une vérité proche du documentaire que Powell avait tourné en 1937 dans les mêmes Hébrides, The Edge of the World. L’atmosphère est étrange, la photo brumeuse, poétique.
« Il faut à tout prix aller voir un film anglais I Know Where I’m Going !, tourné en grande partie sur la côte ouest d’Écosse – la côte qui est en face des Hébrides. Je n’ai jamais vu un film qui sente le vent et la pluie de cette façon et où le décor dans lequel les gens vivent réellement soit si magnifiquement exploité, au lieu des coins touristiques galvaudés. Rien que les plans de Corryvreckan vont vous dresser les cheveux sur la tête (Corryvreckan, au cas où vous ne sauriez pas, est un maelström qui, à certaines marées, se forme entre deux des Hébrides). » (Raymond Chandler, Lettre à James Sandoe, 7 décembre 1950)
Je sais où je vais (I Know Where I'm Going!)
Royaume-Uni, 1945, 1h32, noir et blanc, format 1.37
Réalisation & scénario Michael Powell, Emeric Pressburger
Photo Erwin Hillier
Musique Allan Gray
Montage John Seabourne
Décors Alfred Junge
Production Michael Powell, Emeric Pressburger, The Archers
Interprètes Wendy Hiller (Joan Webster), Roger Livesey (Torquil MacNeil), George Carney (Mr. Webster), Pamela Brown (Catriona), Walter Hudd (le chasseur), Duncan MacKechnie (le capitaine du Lochinvar), Ian Sadler (Ian), Finlay Currie (Ruairidh Mor), Murdo Morrison (Kenny), Margot Fitzsimons (Bridie), C.W.R. Knight (le colonel Barnstaple)
Première à Tobermory, sur l’île de Mull (Écosse) : 8 novembre 1945
Sortie au Royaume-Uni : 17 décembre 1945
Sortie en France : 27 février 1952
Restauration BFI et Film Foundation en association avec ITV. Fonds de la restauration par la Hobson/Lucas Family Foundation, avec la participation de Matt Spick.
Distributeur : Park Circus
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