Au début des années 90 en Italie, Giulio Andreotti (Toni Servillo), au pouvoir depuis quatre décennies, avance inexorablement vers son septième mandat de président du Conseil. Un pouvoir comme il l’aime, figé et immuable. Où tout – les batailles électorales, les attentats terroristes, les accusations infamantes – glisse sur lui au fil des ans sans laisser de trace. Jusqu’à ce que le contre-pouvoir le plus fort du pays, la Mafia, décide de lui déclarer la guerre…
Quatrième film de Paolo Sorrentino, Il divo ("le Divin") donne le ton dès son titre. En effet, c’est l’un des surnoms donnés à l’indétrônable Giulio Andreotti, figure majeure de la démocratie chrétienne, sept fois président du Conseil, vingt-cinq fois ministre, qui fut aussi appelé "l’Inoxydable", "le Pape noir" ou encore "Belzébuth". Sorti blanc comme neige de trente-deux commissions d’enquête parlementaire, Andreotti répugne autant qu’il fascine. Derrière son portrait, c’est toute l’histoire de l’Italie actuelle qui se dresse : un État corrompu et désuni, gangréné par des arrangements obscurs avec le Vatican et la Mafia.
Basé sur une histoire vraie et longuement préparé par Sorrentino à partir de nombreuses archives, Il divo dépeint magistralement la folie de l’univers politique italien. Prix du jury à Cannes, ce film virtuose confirme la place du cinéaste dans le peloton de tête du cinéma italien actuel. Chaque plan constitue une grande composition esthétique : le travail du clair-obscur est sublime, les mouvements de caméra rectilignes, les perspectives vertigineuses, le ton acéré, sans concession, et la bande sonore unique, allant de Vivaldi au groupe de rock allemand Trio et son célèbre « Da da da ».
« Fresque impressionnante, mi-farce baroque, mi-opéra funèbre, sur les secrets d’un homme qui tient le monde dans sa main. […] La puissance du film tient à la virtuosité de sa mise en scène, l’intelligence de son esthétique, à ses subtils mouvements de caméra, l’audace de ses cadres, au rythme de ses scènes, l’énergie de son montage et de sa bande-son. Le cinéaste dissèque la psychologie de son fascinant personnage, quintessence de l’ambiguïté portée à son degré extrême. » (Jean-Claude Raspiengeas, La Croix, 31 décembre 2008)
Il divo
Italie, France, 2008, 1h50, couleurs / noir et blanc, format 2.35
Réalisation & scénario Paolo Sorrentino
Photo Luca Bigazzi
Musique Teho Teardo ; Beth Orton, Camille Saint-Saëns, Ricchi e Poveri, The Veils, Antonio Vivaldi, Jean Sibelius, Gabriel Fauré, Cassius, Renato Zero, Trio…
Montage Cristiano Travaglioli
Décors Lino Fiorito
Costumes Daniela Ciancio
Production Nicola Giuliano, Francesca Cima, Andrea Occhipinti, Maurizio Coppolecchia, Fabio Conversi, Babe Film, Indigo Film, StudioCanal, Arte France Cinéma, Lucky Red, Parco Film
Interprètes Toni Servillo (Giulio Andreotti), Anna Bonaiuto (Livia Andreotti), Giulio Bosetti (Eugenio Scalfari), Flavio Bucci (Franco Evangelisti), Carlo Buccirosso (Paolo Cirino Pomicino), Giorgio Colangeli (Salvo Lima), Alberto Cracco (Don Mario), Piera Degli Esposti (Signora Enea), Lorenzo Gioielli (Mino Pecorelli), Paolo Graziosi (Aldo Moro), Gianfelice Imparato (Vincenzo Scotti), Massimo Popolizio (Vittorio Sbardella), Aldo Ralli (Giuseppe Ciarrapico), Giovanni Vettorazzo (le magistrat Scarpinato)
Présentation au Festival de Cannes : 23 mai 2008
Sortie en Italie : 28 mai 2008
Sortie en France : 31 décembre 2008
Copie 35mm d'archive
Distributeur : Tamasa
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