Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) a fini par épouser Christine (Claude Jade). Leur vie dans un quartier populaire est bercée par les métiers toujours farfelus d’Antoine, la naissance de leur fils Alphonse et la rencontre avec Kyoko (Hiroko Berghauer), une jeune Japonaise dont Antoine tombe sous le charme.
Dixième long métrage de Truffaut et quatrième chapitre de la saga d’Antoine Doinel, Domicile Conjugal marque le passage du héros à l’âge adulte. Faisant appel à un humour et une narration hérités de la comédie américaine, chère au cinéaste, pour mieux occulter un sentiment d’amertume, ce nouvel opus est un constat sur le bonheur perdu. Juste et vive, cette comédie de mœurs montre la vie quotidienne du couple et, si Baisers volés était principalement centré sur Jean-Pierre Léaud, cette suite fait la part belle à Claude Jade, dans un rôle beaucoup plus étoffé. Une fois de plus, le cinéma et la citation sont omniprésents : Antoine appelle Jean Eustache pour lui annoncer la naissance de son fils, il passe devant une immense affiche des Cheyennes de John Ford (1964) et croit reconnaître le texte de Delphine Seyrig dans Baisers volés dans un sketch à la télévision.
Alors que Domicile conjugal devait marquer la fin du cycle Doinel, libérant ainsi Jean-Pierre Léaud d’un double devenu encombrant, un cinquième film, L’Amour en fuite (1979) sera pourtant tourné. « Film ouvertement burlesque, Domicile conjugal est aussi, selon Truffaut un “règlement de comptes”. Car le cinéaste veut en finir avec Antoine Doinel. Truffaut prend cette décision pour “libérer” Léaud de Doinel, “parce que ce serait gênant pour sa carrière” et qu’il estime avoir épuisé les ressources de son personnage. Il en a fait un homme marié, père de famille, et lui a donné un travail même si Doinel continue d’hésiter entre l’adolescence et l’âge adulte. “Doinel n’est pas antisocial, mais simplement décalé par rapport à la société. Ce n’est pas lui qui la refuse, mais elle qui conteste son esprit et son mode de vie. Antoine Doinel, qui est lié à la jeunesse, n’est pas intégrable à une société normale. Une fois adulte, il est devenu un personnage impossible.” » (Antoine de Baecque et Serge Toubiana, François Truffaut, Gallimard)
Domicile conjugal
France, Italie, 1970, 1h37, couleurs (Eastmancolor), format 1.66
Réalisation François Truffaut
Assistants réalisation Suzanne Schiffman, Jean-François Stévenin
Scénario François Truffaut , Claude de Givray, Bernard Revon
Photo Nestor Almendros
Musique Antoine Duhamel
Montage Agnès Guillemot
Décors Jean Mandaroux
Costumes Françoise Tournafond
Production Les Films du Carrosse, Valoria Films, Fida Cinematografica
Interprètes Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel), Claude Jade (Christine Doinel), Daniel Ceccaldi (M. Darbon), Claire Duhamel (Mme Darbon), Hiroko Berghauer (Kyoko), Barbara Laage (Monique), Daniel Boulanger (le ténor), Silvana Blasi (la femme du ténor), Claude Véga (l'étrangleur), Billy Kearns (le patron américain), Yvon Lec (le contractuel), Jacques Jouanneau (Césarin, le patron du bistrot)
Sortie en France : 9 septembre 1970
Sortie en Italie : février 1971
Restauration inédite 4K MK2 par le laboratoire Hiventy, supervisée par Guillaume Schiffman, directeur de la photographie assisté d'Éric Vallée, avec le soutien du CNC et d'OCS.
Distributeur : Carlotta Films
Ressorties en salles et en vidéo en décembre 2021
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