Dark Water

Ressorties Événements - Horror

Yoshimi Matsubara (Hitomi Kuroki) vient de divorcer. Elle élève seule, dans des conditions difficiles, sa petite fille, Ikuko (Rio Kanno). Pour améliorer leur quotidien, elles emménagent dans un appartement plus grand. Une fois sur place, les lieux se révèlent insalubres : l’eau commence à tomber du plafond, envahissant lentement le domicile. Yoshimi ne trouve pas de travail et son ex-mari souhaite récupérer la garde de sa fille. À mesure que l'existence de Yoshimi se dégrade, ses pires cauchemars s'incarnent…

Quatre ans après l’immense succès de Ring, Hideo Nakata adapte une nouvelle fois l’œuvre de Koji Suzuki, l’équivalent japonais de Stephen King. Dark Water est un nouveau coup de maître et rafle de nombreux prix, notamment le Grand prix du Festival du film fantastique de Gérardmer. Utilisant les mêmes ressorts que Ring, Dark Water ne montre ni violence ni sang. L’œuvre de Nakata, chef de file du nouveau cinéma d’horreur japonais, est épurée et subtile. Avec un élément commun sans mystère, l’eau, le cinéaste parvient à créer, à l’état pur, une angoisse rarement approchée ; l’atmosphère sonore très travaillée – clapotis, craquements, échos, grincements – contribue grandement à cette terreur.

« Susciter l’effroi grâce à des objets et des motifs très réels, à la limite de la banalité, possède une redoutable efficacité. D’autant plus que le cinéma fantastique a laissé ce type de parti pris tomber en désuétude avec l’avènement de techniques de maquillage et d’effets spéciaux très sophistiqués. […] Cependant, la technologie et la fantasy (tueurs masqués, monstres, sorcières) ne savent produire autre chose que de l’esthétique décorative, tandis qu’un film comme Dark Water est susceptible de marquer les esprits durablement. Les angoisses y sont plus puissantes, plus durables, plus anxiogènes, ceci étant en rapport direct avec le fait qu’elles conservent un lien avec le réel. » (Claire Tendre, L’Écran fantastique n°230, février 2003)

Avec des personnages plus complexes et une intrigue psychologique plus fine que dans Ring, Nakata dit avoir voulu avant tout mettre en scène un drame humain et dépeindre l’amour qui unit une mère à sa fille. Loin du film d’horreur classique, Dark Water est à la fois oppressant et envoûtant. Comme Ring, il connaîtra un remake américain, réalisé par Walter Salles en 2005.