Billetterie

Chronique d’un été

de Jean Rouch, Edgar Morin , France , 1961

Invités du festival : Edgar Morin

Paris, été 1960. Jean Rouch et Edgar Morin interviewent des Parisiens sur la façon dont ils se débrouillent avec la vie. Première question : « Êtes-vous heureux ? » Les thèmes abordés sont variés : l’amour, le travail, les loisirs, la culture, le racisme...

 CHRONIQUE D UN ETE


En 1960, Jean Rouch et Edgar Morin tentent une expérience cinématographique inédite. L’idée vient d’Edgar Morin, alors sociologue au CNRS, qui souhaite réaliser un film autour de la question « Comment vis-tu ? ». Il propose son projet à Jean Rouch, réalisateur et ethnologue, récent lauréat du prix Louis-Delluc 1958 pour Moi, un noir, et au producteur Anatole Dauman, qui acceptent. C’est Rouch qui a l’idée de poser la question « Êtes-vous heureux ? ». Ainsi, les regards d’ethnologue et de sociologue des deux hommes se croisent, avec pour but de donner vie à un "cinéma-vérité" – aussi appelé "cinéma direct" – cherchant à capter directement le réel dans son authenticité. Le scénario est la vie elle-même et Chronique d’un été se veut un témoignage, le portrait, ici et maintenant, de la société française du temps.

Pour un tel projet, il fallait mettre en place un dispositif de tournage adapté ; ils utiliseront deux techniques : une lourde caméra 35mm et un prototype de caméra légère 16mm, la Coutant-Mathot, reliée à un enregistreur et à des micros cravates ou à de petits magnétophones dissimulés dans les poches. Ils vont ainsi à la rencontre de quelques Parisiens : un tourneur de chez Renault, un étudiant de l’École normale supérieure, la secrétaire des Cahiers du cinéma, une ancienne déportée (Marceline Loridan, que Morin a rencontrée quelques mois plus tôt), un étudiant noir, Landry, et Nadine Ballot, tous deux déjà filmés par Rouch dans La Pyramide humaine (1959).

« Chacun s’est exprimé tout en prenant un masque qui ressemble beaucoup à son propre personnage. C’est un peu comme si on demandait à un acteur de se mettre dans sa propre peau, et de réagir, c’est un psychodrame. Il n’y a pas eu de scénario, nous avons laissé les gens en face les uns des autres, ce qui se passe se dessine au fur et à mesure. » (Edgar Morin) Si Chronique d’un été a aujourd’hui acquis une valeur historique, il donna lieu alors à de nombreux débats et initiera un questionnement sur le cinéma documentaire : cinéma-vérité ou cinéma-mensonge. Quel personnage jouons-nous devant une caméra et dans la vie ? Jean Rouch déclarera à ce propos : « Le cinéma-vérité est un ensemble de mensonges, et ces mensonges, par un hasard singulier, sont plus vrais que la vérité. » (in Jean Rouch vu par... de Caroline Cuello, 2005)

Chronique d’un été
France, 1961, 1h31, noir et blanc, format 1.37

Réalisation & scénario Jean Rouch, Edgar Morin
Photo Michel Brault, Raoul Coutard, Roger Morillière, Jean-Jacques Tarbès 
Musique Pierre Barbaud     
Montage Néna Baratier, Françoise Collin, Jean Ravel
Production Anatole Dauman, Philippe Lifchitz, Argos Films
Interprétation Régis Debray, Jean-Pierre Sergent, Marceline Loridan, Landry, Nadine Ballot, Marilu Parolini

Présentation au Festival de Cannes mai 1961
Sortie en France 20 octobre 1961

Distributeur : Tamasa

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT ma 12 10h45 - Lumière Terreaux

Icone Billet 17ACHAT je 14 14h45 - Institut Lumière
Annulation de la venue d’Edgar Morin
Icone Billet 17ACHAT ve 15 10h45 - Comœdia
présenté par Delphine Gleize – Annulation de la venue d’Edgar Morin

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