Billetterie

Les Chasseurs de scalps

The Scalphunters

de Sydney Pollack , États-Unis , 1968

Sydney Pollack

1850, dans les Montagnes rocheuses. Le trappeur Joe Bass (Burt Lancaster) regagne la civilisation avec son chargement de fourrures, après une dure année de chasse. En pleine traversée du territoire des Kiowas, les Indiens l’arrêtent, le menacent et lui proposent un marché de dupes : ses peaux contre un esclave, Joseph Winfield Lee (Ossie Davis). Bass est contraint d'accepter et les Indiens s’éloignent. Alors qu’il décide de récupérer les fourrures, Bass assiste au massacre du groupe par des chasseurs de scalps. Les peaux changent de nouveau de main…

CHASSEURS-DE-SCALPS
Premier film pour lequel Sydney Pollack participa entièrement à la préparation, Les Chasseurs de scalps débarque à un moment où le western est en pleine mutation : John Ford avec L'Homme qui tua Liberty Valance insuffle une réflexion sur le fond, Sergio Leone et son western européen, une réflexion sur la forme. Pollack s’empare ainsi d’un genre ultra codé, en respecte les conventions (Indiens, trappeur, ancienne prostituée, esclave, hors-la-loi…) pour mieux le déconstruire : le réalisme est cru, la violence saisissante, le racisme omniprésent. La règle du jeu a changé : ce ne sont plus les Indiens qui massacrent, mais bien eux qui sont sauvagement exterminés par une horde de Blancs, et ce pour 25 dollars par scalp. En creux, la critique de la civilisation américaine et de ses mythes fondateurs.

Le duo formé par Bass et Lee est étonnant. Celui qui semble être le héros, le trappeur blanc, ne voit que son propre intérêt : récupérer son bien. Lee, esclave noir, la monnaie d’échange, est un homme cultivé, lettré, à l’inverse de Bass. Dans sa quête de liberté, il se fait passer pour Comanche, le sort d’un Indien étant à ce moment-là toujours plus enviable que celui d’un esclave. Chacun poursuit son idée fixe : reprendre ce qui lui appartient, les peaux volées pour l’un, sa liberté pour l’autre.

« Le film déploie son ambiguïté, la narration change de signification et l’aventure des coureurs de plaine devient conte philosophique.  Les démêlés du Noir avec les Blancs et les Indiens introduisent le problème des relations interraciales sous un jour nouveau : le Blanc va apprendre à l’esclave à se battre et à se débarrasser de ses réflexes de soumission acquis par des années de servitude. Symboliquement, les deux hommes vont s’affronter dans la boue dans un combat où la terre qui se colle à leur peau finit par effacer toute différence de couleur. Ainsi Les Chasseurs de scalps est un film qui apporte au western une résonance nouvelle dans la mesure où il dynamite le genre de l’intérieur. […] De surcroît, le film de Sydney Pollack contient une dimension poétique, incontestable, poésie de l’eau, des rivières qui constituent souvent le cadre de l’aventure, poésie du feu, brasiers que l’on allume la nuit venue pour danser tout autour. » (Jean A. Gili, Cinéma 69 n°138, juillet 1969) Un avant-goût de Jeremiah Johnson.

Les Chasseurs de scalps (The Scalphunters)
États-Unis, 1968, 1h43, couleurs, format 2.35

Réalisation Sydney Pollack
Scénario William Norton
Photo Duke Callaghan
Musique Elmer Bernstein
Montage John Woodcock
Direction artistique Frank Arrigo
Costumes Joe Drury
Production Jules V. Levy, Arthur Gardner, Arnold Laven, Bristol Films, Norlan Productions
Interprètes
Burt Lancaster (Joe Bass), Shelley Winters (Kate), Telly Savalas (Jim Howie), Ossie Davis (Joseph Winfield Lee), Armando Silvestre (Two Crows), Dan Vadis (Yuma), Dabney Coleman (Jed), Paul Picerni (Frank), Nick Cravat (Ramon)

Sortie aux États-Unis : 2 avril 1968
Sortie en France : 14 mars 1969

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT lu 11 21h45 - Cinéma Opéra
Icone Billet 17ACHAT je 14 21h45 - UGC Confluence
Icone Billet 17ACHAT sa 16 14h30 - Lumière Terreaux

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