Londres, 1818. Un jeune poète anglais de 23 ans, John Keats (Ben Whishaw), et sa voisine Fanny Brawne (Abbie Cornish) vont entamer une liaison amoureuse secrète. Pourtant, les premiers contacts entre les deux jeunes gens sont assez froids. John trouve que Fanny est une jeune fille élégante mais trop effrontée, et elle-même n’est pas du tout impressionnée par la littérature.
© Greig Fraser
« En deux siècles, le terme "romantique" a eu le temps de se charger de contresens, qui l’ont ridiculisé ou neutralisé. Dans Bright Star, il y a un poète phtisique, un amour contrarié et des fleurs, des champs de fleurs même. Le film de Jane Campion rend à ces clichés leur dignité d’images poétiques, leur force dramatique, leur sensualité, leur violence. » (Thomas Sotinel, Le Monde, 18 décembre 2015)
Bright Star est une plongée à "cœur perdu" dans le romantisme anglais et la création littéraire. Ici la poésie est au centre du film, récitée en voix off, lue par les personnages, donnant à voir aux spectateurs la réalité de la survivance de l’art, la transcendance des personnages par la création artistique. La cinéaste a construit son film comme une ballade (Eve of St. Agnes de Keats ou She Belongs to Me de Bob Dylan), une succession de tableaux quotidiens, simples, dont la picturalité rappelle les maitres hollandais ou l’impressionnisme de Monet. La nature y a une place prépondérante, les saisons défilent, l’expérience est sensorielle.
En se consacrant à l’histoire d’amour dévorante entre le pauvre poète John Keats et sa voisine, devenue sa muse, Fanny Brawne, et donc se concentrant sur les dernières années de l’artiste, Jane Campion s’éloigne du classicisme du biopic. Si l’histoire d’amour est vive, elle est aussi entièrement intériorisée. Keats et Fanny vibrent à l’unisson, mais rien n’est officiellement possible : de classes sociales différentes, ils ne peuvent s’unir – ce qui est la définition même des amours romantiques.
En creux, comme toujours dans le cinéma de Jane Campion, il y a un portrait de femme, celui de Fanny, indépendante et libre d’esprit, perçue par certains comme insolente, mais qui souhaite avant tout étancher sa soif d’émancipation dans une époque qui ne l’y encourage pas. « Chez Campion, le "continent noir" de la sexualité féminine recèle non pas un mystère mais un pouvoir que la société tentera en vain d’étouffer. Contrairement aux femmes de Buñuel, notamment le personnage de Belle de jour qui satisfait son désir dans l’avilissement, ou celles d’Almodóvar qui révèlent leur désir pour mieux triompher de la gent masculine, les héroïnes de Campion, dès lors qu’elles assument leur sexualité, accèdent à une compréhension inégalable du monde. » (Oriane Jeancourt Galignani, Transfuge, janvier 2010)
Projections en association avec
Bright Star
Royaume-Uni, Australie, France, 2009, 1h59, couleurs, format 1.85
Réalisation & scénario Jane Campion, d’après l’ouvrage Keats de Andrew Motion
Photo Greig Fraser
Musique Mark Bradshaw; Mozart…
Montage Alexandre De Franceschi
Décors & costumes Janet Patterson
Production Jan Chapman, Caroline Hewitt, Pathé, Screen Australia, BBC Films, UK Film Council
Interprètes Abbie Cornish (Fanny Brawne), Ben Whishaw (John Keats), Paul Schneider (Mr. Brown), Kerry Fox (Mrs. Brawne), Edie Martin (Toots), Thomas Brodie Sangster (Samuel), Claudie Blakley (Maria Dilke), Gerard Monaco (Charles Dilke), Antonia Campbell-Hughes (Abigail), Samuel Roukin (Reynolds)
Présentation au Festival de Cannes : 15 mai 2009
Sortie au Royaume-Uni : 6 novembre 2009
Sortie en Australie : 26 décembre 2009
Sortie en France : 6 janvier 2010
Distributeur : Pathé
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