Réformé de l’armée pour instabilité, Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) retrouve Paris et Christine (Claude Jade), la fille qu’il aime. Exerçant plusieurs petits métiers, il arrive tant bien que mal à établir un couple stable avec Christine, tout en étant fasciné par la femme de son patron, l’envoûtante Fabienne Tabard (Delphine Seyrig).
Après quelques films moins personnels, et une escapade en Grande-Bretagne pour y tourner Fahrenheit 451 (1966), François Truffaut revient au personnage d’Antoine Doinel et signe le troisième volet de ses aventures.
Adaptation libre du Lys dans la vallée de Balzac, roman qu’Antoine lit au début du film, Baisers volés est d’une tonalité plus légère que Les Quatre Cents Coups, entre comédie et émotion. Ce récit d’apprentissage recevra le prix Louis-Delluc et rencontrera un très large succès public.
Les circonstances du tournage ont été particulières. Si le générique s’ouvre sur les portes de la salle de Chaillot de la Cinémathèque fermées par des grilles, c’est parce que le film, dédié à Henri Langlois, a été tourné au printemps 1968, au moment de la mobilisation des cinéastes et des cinéphiles exigeant le retour de celui-ci à la tête de l’institution dont il avait été renvoyé. Membre (et même trésorier) du Comité de défense de la Cinémathèque française, le cinéaste décide de faire de Baisers volés un lieu d’expérimentation : les acteurs sont libres d’improviser les dialogues, ce qui donne au film fraîcheur et légèreté. Jean-Pierre Léaud y est d’une vivacité et d’un naturel confondants.
« Baisers volés se veut un film léger, au ton blagueur, réalisé davantage dans l’esprit d’Antoine et Colette que dans celui, plus grave, des Quatre Cents Coups. Entièrement centré sur Jean-Pierre Léaud, qui interprète un Antoine Doinel anachronique et romantique, le film, ponctué de gags multiples, puise son inspiration comique dans la Lubitsch touch. Son autre source d’inspiration doit être cherchée dans les souvenirs de jeunesse de Truffaut lui-même (l’armée, les bordels, le désir d’être adopté par une famille, etc.) — de sorte que se dégage du film un fort sentiment de nostalgie, lequel est déjà inscrit dans la chanson de Trenet Que reste-t-il de nos amours ?, dont on entend le refrain pendant le générique et dont l’un des couplets contient justement le titre “Baisers volés ” … ». (Arnaud Guigue, Le Dictionnaire François Truffaut, sous la dir. d’Antoine de Baecque et Arnaud Guigue, La Martinière)
Baisers volés
France, 1968, 1h31, couleurs (Eastmancolor), format 1.66
Réalisation François Truffaut
Scénario François Truffaut, Claude de Givray, Bernard Revon, d’après le roman Le Lys dans la vallée d’Honoré de Balzac
Photo Denys Clerval
Musique Antoine Duhamel ; Charles Trenet
Montage Agnès Guillemot
Décors Claude Pignot
Production François Truffaut, Les Films du Carrosse, Les Artistes Associés
Interprètes Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel), Claude Jade (Christine Darbon), Delphine Seyrig (Fabienne Tabard), Michael Lonsdale (Georges Tabard), Daniel Ceccaldi (M. Darbon), Claire Duhamel (Mme Darbon), Harry-Max (M. Henri), André Falcon (M. Blady), Catherine Lutz (Mme Catherine), Paul Pavel (Julien), Jacques Rispal (M. Colin), Martine Brochard (Mme Colin), Albert Simono (M. Albani), Christine Pellé (Ida), Marie-France Pisier (Colette Tazzi), Jean-François Adam (Albert Tazzi)
Sortie en France : 4 septembre 1968
Restauration inédite 4K MK2 par le laboratoire Hiventy, supervisée par Guillaume Schiffman, directeur de la photographie assisté d'Éric Vallée, avec le soutien du CNC et d'OCS.
Distributeur : Carlotta Films
Ressorties en salles et en vidéo en décembre 2021
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