Alors qu’il a tué sa maîtresse infidèle, Pierre (Jean Gabin) s’enfuit clandestinement sur un cargo. Souffrant d’une rage de dents insupportable, il fait escale à Gênes. Il y rencontre une jeune femme, Marta (Isa Miranda), qui élève seule sa petite fille Cecchina (Vera Talchi).
Au-delà des grilles fut récompensé à Cannes par le Prix de la mise en scène pour René Clément et le Prix d’interprétation féminine pour Isa Miranda, ainsi qu’à Hollywood par l’Oscar du meilleur film étranger, décerné l’année précédente au Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica. Dans la même veine néoréaliste que ce dernier, Au-delà des grilles est l’un des films qui marquent le retour, difficile, de Jean Gabin sur les écrans après la Seconde Guerre mondiale. Ce rôle de héros traqué, destiné à l’échec, rappelle ceux qu’il a tenus avant-guerre et qui ont fait sa gloire, notamment dans Pépé le Moko de Julien Duvivier (1937) – l’atmosphère portuaire fait également écho au Quai des brumes de Marcel Carné (1938).
Dans cette œuvre singulière (c’est l’un des rares films français à se référer au modèle néoréaliste italien), René Clément développe une remarquable finesse psychologique, notamment dans sa peinture de l’enfance. Pour André Bazin, « dans Au-delà des grilles, la technique de Clément atteint une extrême sobriété. Intense et invisible elle vient accomplir l’histoire. Non pas seulement nous la rendre sensible et émouvante, mais mieux encore, l’achever ». (L’Écran français n°225, 24 octobre 1949) Robert Pilati ajoutera, trois semaines plus tard, dans le même hebdomadaire : « Clément a réalisé avec Au-delà des grilles […], le film le plus élaboré, le plus concerté qui soit. “Il a fait son film avec des perpendiculaires”, disait un de ses interprètes. Et c’est bien vrai. Seulement, il a su transfuser à l’intérieur de ses lignes de force une vie toute palpitante. Avec ce film, qui réunit les éléments caractéristiques de deux écoles presque opposées, René Clément s’est livré à une savante, vivante et convaincante "géométrie du cœur". » (Robert Pilati, L’Écran français n°228, 14 novembre 1949)
Au-delà des grilles
France, Italie, 1949, 1h35, noir et blanc, format 1.37
Réalisation René Clément
Scénario Cesare Zavattini, Suso Cecchi d'Amico, Alfredo Guarini
Dialogues et adaptation Jean Aurenche, Pierre Bost
Photo Louis Page
Musique Roman Vlad
Montage Mario Serandrei
Décors Piero Filippone
Production Robert Chabert, Alfredo Guarini, Francinex, Italia Produzione
Interprètes Jean Gabin (Pierre), Isa Miranda (Marta Manfredini), Vera Talchi (Cecchina Manfredini), Robert Dalban (le marin), Andrea Checchi (Joseph Manfredini), Ave Ninchi (Maria), Carlo Tamberlani (le commissaire), Renato Malavasi (le dentiste), Checco Rissone (le voleur), Michele Riccardini (le restaurateur), Agnese Dubbini (la restauratrice), Dina Romano (la fleuriste), Claudio Ermelli (le prêtre), Fulvia Fulvi (l'amie de Cecchina)
Présentation au Festival de Cannes : septembre 1949
Sortie en Italie : 19 septembre 1949
Sortie en France : 16 novembre 1949
Restauration 4K réalisée par le laboratoire l’Image Retrouvée et supervisée par Filmo, avec le soutien du CNC.
Restauration inédite.
Distributeur : Distributeur : SND
Ressortie en salles prochainement.
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