Alan Newell (Sidney Poitier), étudiant, est bénévole au sein d’un centre d’appels d’urgence. Un soir, il reçoit l’appel d’une femme (Anne Bancroft) qui, désespérée, a absorbé une dose mortelle de somnifères. Elle refuse de lui dire où elle se trouve et commence à évoquer les raisons qui l’ont poussée à ce geste extrême…
Tout jeune diplômé, Sydney Pollack s’installe à New York et étudie le théâtre au sein de la Neighborhood Playhouse de Sanford Meisner. Il y devient très rapidement l’assistant de Meisner et professeur d’art dramatique. Il joue parallèlement sur les planches de Broadway, à la télévision et au cinéma. Parti pour Hollywood, il devient dialogue coach et assistant de John Frankenheimer sur Le Temps du châtiment (1961). Il passe à la réalisation pour la télévision (séries et shows) et y rencontre David Rayfiel, scénariste qui l’accompagnera sur de nombreux projets. En 1965, Sydney Pollack réalise son premier long métrage pour le cinéma, Trente minutes de sursis.
Lorsqu’elle téléphone au service d’appel d’urgence, Inga (Anne Bancroft) est bien décidée à mourir, mais elle ne souhaite pas être seule quand cela arrivera. Elle veut parler à une oreille attentive. Cette oreille, c’est celle d’Alan (Sidney Poitier), qui sentant la femme s’en aller, engage une course contre la montre pour la sauver : les médicaments agissent en trente minutes.
Basé sur une histoire vraie publiée par Shana Alexander dans le magazine Life, Trente minutes de sursis mêle intrigue psychologique et action policière. Construit à la fois au présent et sous forme de flash-back de la vie d’Inga, il a l’intensité d’un mélodrame et la tension d’un thriller. Le cinéaste souhaitait résumer une vie en une heure de temps, voir Inga tomber amoureuse de son mari, puis la vie poursuivre son cours, avec, peu à peu, l’irruption des problèmes qui l’ont conduite jusque-là.
Pour son premier film, Sydney Pollack est servi par deux acteurs récemment oscarisés. Le critique Roger Tailleur s’enthousiasmera alors pour le jeu de Sidney Poitier : « Poitier, heureusement lié à son décor unique et au présent permanent du personnage, se hausse en deux ou trois points, sous l’œil complice de Franklin Roosevelt, à cet art de l’éloquence enflammée qui est son fort, et qui l’apparente, pas moins, à Martin Luther King. » (Positif n°80, décembre 1966)
Trente minutes de sursis (The Slender Thread)
États-Unis, 1965, 1h38, noir et blanc, format 1.85
Réalisation Sydney Pollack
Scénario Stirling Silliphant, David Rayfiel (non créd.), d’après la nouvelle Decision to Die de Shana Alexander
Photo Loyal Griggs
Musique Quincy Jones
Montage Thomas Stanford
Décors Robert Benton, Joseph Kish
Costumes Edith Head
Production Stephen Alexander, Athene Productions
Interprètes Sidney Poitier (Alan Newell), Anne Bancroft (Inga Dyson), Telly Savalas (le docteur Coburn), Steven Hill (Mark Dyson), Indus Arthur (Marion), Greg Jarvis (Chris Dyson), Robert Hoy (Steve Peters), John Benson (Bert Enyard), Paul Newland (le sergent Harry Ward), Edward Asner (l’inspecteur Judd Ridley)
Sortie aux États-Unis : 16 décembre 1965
Sortie en France : 19 août 1966
Copie restaurée à partir du négatif caméra original 35mm.
Restauration inédite présentée en exclusivité au festival Lumière.
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