Jean Gabin ne sait pas courir

 


Posté le 11.10.2021


 

Qu'il soit acculé, poussé par des situations psychologiques et physiques extrêmes dans Martin Roumagnac (Georges Lacombe, 1946), Les Bas-fonds (Jean Renoir, 1936) ou Au delà des grilles (René Clément, 1949), une chose est sûre : pas question pour Jean Gabin de courir pour autant.

Avec son physique d'homme tranquille, qui le plus souvent murmure, Gabin est surtout un acteur de visage, de torse raide et de bras doucement repliés. C'est là qu'il concentre toute son intensité, qu'il a puissante et qui vaut bien une course. Gabin laisse les choses, les femmes, les emmerdes venir à lui, qu'il soit amoureux fou dans Martin Roumagnac, meurtrier qui se cache dans Au delà des grilles, ou cambrioleur bon gars dans Les Bas-fonds. Ses personnages pourtant souvent en fuite, n'accélèrent pas pour autant leurs démarches.

AU DELA DES GRILLESAu-delà des grilles, 1949 (mais assis)

Et s'ils se laissent déborder par leurs pulsions, elles sont immédiatement contrées par un fatalisme de héros qui assument leurs actes, en acceptent les conséquences. Sa seule vraie course cinématographique sera octroyée à Max Ophuls, dans Le Plaisir (1952), où Gabin, en fermier émerveillé, court après un train pour apercevoir la beauté d'une femme. Mais là encore il ne court pas vraiment, il trotte !

 

Virginie Apiou

 


Séances

Martin Roumagnac de Georges Lacombe (1946, 1h35)
Pathé Bellecour ma12 11h15 | UGC Confluence je14 11h | Institut Lumière di17 17h

Au-delà des grilles de René Clément (1949, 1h35)
UGC Confluence ma 12 11h15 | Comoedia je14 14h15 | Pathé Bellecour sa16 11h15

Les Bas-fonds de Jean Renoir (1936, 1h33)
Pathé Bellecour ve15 14h15 | Pathé Bellecour sa16 16h15

 

 

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