Posté le 16.10.2021
Depuis trois ans, Josetxo Cerdan Los Arcos dirige depuis Madrid la Filmoteca Española. Il était à Lyon pour présenter la copie restaurée de Ce couple heureux.
Quel poids a en Espagne le cinéma de patrimoine ?
Quand vous revenez de Lyon, vous mesurez soudain tout ce qu’il nous reste à faire ! En fait, nous travaillons depuis ma nomination à l’élaboration d’un projet de loi qui considère enfin que les cinémathèques sont aussi des musées et qu’à ce titre elles soient considérées comme lieu de patrimoine historique. Nous conservons un nombre incalculable d'objets dont deux caméras ayant appartenu aux Frères Lumière...
© Romane Derbelen - JL Mège
Sur quelles restaurations avez-vous récemment travaillé ?
Nous avons contribué à redonner vie à des œuvres singulières comme Manicomio (L’Asile) la première réalisation du grand Fernando Fernan Gomez (1921-2007), acteur principal de Ce couple heureux. Cet été, nous avons montré pour la première fois La Réponse du destin, un muet d’André Hugon (1886-1960), tourné en France en 1926 d’après un roman espagnol.
Il avait sa place dans cette programmation ?
Je le pense, nous avions envoyé le film avec cet espoir, mais l’année prochaine, peut-être ? Les bobines sont apparues aux Canaries, on ne sait par quel mystère ! Mais c’est souvent le point de départ de notre travail. De la même manière est venu à nous un court métrage de huit minutes, sonore, par María Forteza, qui pourrait être la première réalisatrice de l’histoire de notre cinéma. On collabore enfin avec le centre de Calanda (Aragon) ville natale de Luis Buñuel à la sortie de quatre films populaires dont il avait assuré la production pour des raisons “alimentaires”, exigeant pour cela que son nom n’apparaisse pas à leur générique.
Propos recueillis par Carlos Gomez