Ça se passe

à Lumière


Posté le 14.10.2021


 

Nils Tavernier, le fils de Bertrand, et Charlotte Kady, son interprète, présentant L.627, de Bertrand Tavernier.


Charlotte Kady :
« Lorsqu’on présentait ce film il y a trente ans avec Bertrand, l’exercice était très facile parce qu’il démarrait, et nous on essayait de prendre le train en marche. Il nous restait en général une demi seconde pour ajouter un petit détail ! La première raison à ce film, c’est sa rencontre avec le scénariste Michel Alexandre, qui a commencé à lui raconter la vie de flic de terrain et le manque de moyens qui allait avec. Bertrand a eu venue envie d’aller plus loin dans ses recherches et il a été ahuri par ce qu’il découvrait. C’était tellement incroyable ! L.627, c’est le code de santé publique, associé au code pénal, qui réprime toutes les infractions liées aux trafics, à la consommation et à la détention de stupéfiants ».

 

Nils Tavernier Charlotte Kady
Nils Tavernier, le fils de Bertrand,  et Charlotte Kady, son interprète,
présentant L.627, de Bertrand Tavernier
© Benoit Pavan

Nils Tavernier : « Mon père a fait beaucoup de films instruits par la réalité. J’avais joué un flic de stups dans un film de Catherine Breillat avec Claude Brasseur. J’avais passé un an de ma vie avec eux. Je me suis dit qu’il fallait en faire une fiction et j’ai emmené mon père à la première DPJ, qui était située près de la Place Beauvau. Et il a passé une nuit avec Michel Alexandre. Quatre-vingt pourcent des séquences du film, nous les avons vues. C’est un film tourné avec de vrais toxicomanes et des vrais dealers. Mon père avait envie de faire des films, mais pas pour les paillettes. Il ne voulait pas monter des films avec des stars, mais avec des acteurs qu’il trouvait juste pour les rôles. Du coup, ce n’était pas facile. L.627 a été un film difficile financièrement à monter. Le film reste aujourd’hui encore culte dans la police ».

Charlotte Kady : « À la suite de L.627, toutes les séries policières ont changé leur façon de montrer les policiers. Le Ministre de l’Intérieur de l’époque, Paul Quilès, avait fait venir deux hauts gradés de la police à un journal télévisé pour démentir ce que racontait le film. Cela avait créé un énorme scandale. Bertrand dira après que Paul Quilès a été son meilleur attaché de presse.

Nils Tavernier : « Les deux flics qui avaient été convaincus par l’État pour dire que le film était faux ensuite croisé mon père dans un restaurant parisien deux ou trois ans après et ils se sont excusés. »

 

Propos recueillis par Benoit Pavan


 

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